Le montant des nouveaux crédits à l’habitat accordés en 2017 a dépassé les 270 milliards d’euros, un record qui ne devrait pas tomber de sitôt, en tout cas pas en 2018.

Une année exceptionnelle ! Le superlatif était déjà mise en 2015, où la production avait dépassé les 200 milliards d’euros, et en 2016, lorsque la barre des 250 milliards avait été passée. Il est plus que jamais d’actualité en 2017 : les Français ont contracté 272,1 milliards d’euros de nouveaux crédits à l’habitat en douze mois, selon les chiffres de la Banque de France, contre 152,8 milliards en moyenne sur les 10 dernières années. L’encours, lui, se rapproche, des 1 000 milliards d’euros, à 955 milliards fin décembre 2017, contre 900 milliards un an plus tôt.

Une demande qui repart moins vite en 2018

Les raisons de ce record sont connues : « Les taux restés bas durant l’année, les prix en hausse, mais encore accessibles, conjugués à un retour de confiance en l’avenir (…) », résume Philippe Taboret, porte-parole du courtier Cafpi, qui revendique aussi une « année faste », avec plus de 10 milliards d’euros de crédits signés. Les taux moyens des crédits immobiliers à taux fixe ont, de fait, peu évolué : selon la Banque de France, ils ont atteint un point bas en janvier 2017 (1,50%) avant de remonter en pente douce jusqu’en octobre (1,67%) puis de baisser à nouveau (1,61% en décembre).

Malgré ces taux toujours historiquement et durablement bas, 2018 devrait être un peu moins faste. En effet, la demande en ce début d’année ne repart pas aussi rapidement qu’il y a un an : elle est en baisse de 30% environ par rapport à janvier 2017, selon le courtier Vousfinancer. En cause, le tarissement des renégociations de crédits - ces dernières représentaient plus des trois quarts des crédits accordés en janvier 2017, contre moins de 20% en fin d’année -, la hausse des prix de l’immobilier ainsi que le recentrage du Prêt à taux zéro, qui devraient peser notamment sur la capacité d’achat des primo-accédants.