Sortie de crise confirmée pour le crédit conso. En 2017, pour la troisième année consécutive, l’encours des crédits à la consommation a progressé en France - de 9,4 milliards d’euros contre 7,6 milliards en 2016 - pour dépasser les 170 milliards d’euros, selon les chiffres de la Banque de France.

Cette tendance positive, le cabinet Eurogroup Consulting France l’a étudiée en détails dans une récente étude. Elle est d’abord soutenue par une « offre très diversifiée sur le marché français ». Le crédit conso n’est plus en effet seulement l’affaire des filiales spécialisées des banques, des hypermarchés ou des constructeurs automobiles. De nouveaux acteurs sont apparus : les banques en ligne, notamment, qui désormais s’intéressent toutes à ce produit.

Surtout, les enseignes bancaires prennent une place croissante sur ce marché. Une évolution qui s’explique par la part croissante prise par le prêt personnel, au détriment des crédits affectés et surtout des crédits renouvelables. Mais le vrai phénomène des dernières années est l’explosion de la location avec option d’achat (LOA) pour le financement d’automobiles neuves, qui donne « une nouvelle impulsion au marché », confirmée en 2017, constate Eurogroup Consulting.

Une croissance dans la moyenne européenne

Le cas français n’est pas une exception. Les marchés du crédit conso redémarrent dans la plupart des pays européens, sauf en Grèce et en Autriche. En 2016, la croissance française, autour de 6%, se situait dans la moyenne continentale, légèrement derrière la Grande-Bretagne mais devant l’Allemagne et l’Italie.

Le Français plus endetté que ses voisins

L'année 2017 est aussi marquée le rebond du pourcentage de Français équipés d’un crédit conso. Ils étaient 25,5% en 2016, ils sont désormais 27,2%, selon la Fédération bancaire française (1). Eurogroup Consulting tente un portrait de ces usagers du crédit conso : ils sont le plus souvent non propriétaires et vivent dans une commune de moins de 100 000 habitants ; ils sont célibataires ou divorcés, sans enfant ou avec un seul enfant, employés non cadres ou ouvriers gagnant entre 1 et 3 SMIC, et âgés de moins de 25 ans ou de plus de 45 ans.

L’emprunteur français a aussi tendance à s’endetter un peu plus que ses voisins, à l’exception des Britanniques. Sa dette moyenne en septembre 2017 dépassait légèrement les 6 000 euros, contre 5 000 euros environ en Italie ou en Allemagne, et 4 000 euros environ en Espagne.

Confiance

Quels sont enfin les facteurs qui peuvent expliquer cette reprise ? Eurogroup Consulting en voit deux. Il y a d’abord la faiblesse générale des taux du marché, qui crée une sorte d’effet d’aubaine. Mais le recours à l’endettement est surtout influencé par la situation économique des ménages.

L’étude du cabinet constate ainsi que « la courbe de production de crédit à la consommation évolue de façon inverse par rapport à celle du chômage ». Elle suit en revanche assez fidèlement celle du pouvoir d’achat. Sans surprise, c’est bien la confiance des ménages qui est le principal moteur de la production de crédit conso.

(1) Dans son observatoire 2017 des crédits aux ménages