Des taux stables ou en légère baisse : en octobre, le marché français du crédit immobilier reste très favorable aux emprunteurs. Et rien ne semble devoir changer cet état de fait à court terme.

« Les conditions d'emprunt demeurent extrêmement favorables pour les emprunteurs qui vont probablement continuer à alimenter le dynamisme du marché immobilier jusqu'à la fin de l'année » : tel est le constat de la Centrale de financement à la vue des barèmes transmis début octobre par les banques.

Le courtier annonce ainsi des taux moyens en « légère baisse sur toutes les durées » : 1,05% pour un crédit immo sur 7 ans, 1,16% sur 10 ans, 1,43% sur 15 ans, 1,64% sur 20 ans et 1,88% sur 25 ans. Les baisses sont toutefois faibles, comprises entre 2 points de base (sur 7 ou 10 ans) et 5 points de base (sur 25 ans).

Toutes les durées sous les 2%

Pour Meilleurtaux aussi, les taux actuels sont sous la barre des 2% pour la totalité des durées : 1,53% sur 15 ans, 1,74% sur 20 ans et 1,95% sur 25 ans. « Ainsi, près de 9 banques sur 10 proposent des taux inférieurs à 2,10% sur 20 ans et 7 sur 10 sous la barre des 1,90% », constate Maël Bernier, directrice de la communication et porte-parole. « Qui plus est, un tiers des banques offrent des taux inférieurs à 1,70% alors qu’elles étaient seulement 10% cet été. Pour rappel, début 2016, aucune banque ne proposait alors de taux inférieurs à 2,10%. » Dans sa lettre mensuelle, Empruntis livre des moyennes relativement proches de celles de Meilleurtaux, en pointant de très légères baisses en ce début octobre par rapport à septembre.

« La tendance observée depuis septembre est que le marché du crédit immobilier se porte toujours aussi bien », commente Fabienne Laborde, directrice commerciale de Le-Partenaire. « La demande est toujours aussi forte, on observe une volonté des Français d'accéder à la propriété ou de créer un patrimoine immobilier ». Le courtier annonce lui des taux moyens de 1,40% sur 15 ans, 1,65% sur 20 ans (en baisse de 5 points de base) et 1,85% sur 25 ans.

« La situation n’a pas beaucoup évolué depuis un an »

Bilan : l’inversion de la courbe des taux immobiliers, que certains attendaient franche en 2017, n’est pas franchement venue. Pour des raisons macro-économiques notamment. « La situation (…) pour les banques est plus favorable qu’au début du printemps avec un marché obligataire qui s’est détendu depuis les élections présidentielles et qui leur permet de se financer moins cher sur les marchés entraînant par effet de ricochet une très légère détente récente sur les taux des crédits aux particuliers », analyse Meilleurtaux.

« La situation n’a donc pas beaucoup évolué depuis une année », poursuit Hervé Hatt, le président de la société de courtage. « En effet pour un emprunt moyen de 200 000 euros sur 20 ans, la mensualité a augmenté de 13 euros et le coût des intérêts sur la totalité du crédit de 3 000 euros. »

Rendez-vous en janvier 2018

Qu’est-ce qui pourrait changer à court terme ? Pas grand chose, au moins d’ici la fin de l’année, estime Meilleurtaux, qui annonce que « le marché devrait rester dynamique avec des taux toujours bas qui resolvabilisent nettement les classes moyennes (…) ».

En 2018, en revanche, le marché et les emprunteurs devront digérer deux nouveautés : la nouvelle règle du jeu en matière de domiciliation de revenus et le recentrage de deux dispositfs d'aide à l’achat immobilier, le PTZ et le Pinel, qui devrait « freiner l'appétit des investisseurs et des primo-accédants ».