Calme plat, ou presque, pour les taux immobiliers en cet été 2017. Les courtiers en crédit ne constatent que quelques corrections à la marge sur les grilles de taux bancaires.

En ce début août, quel que soit le courtier, le constat est le même : aucun mouvement d’ampleur à signaler pour les taux au cœur de l’été. Plusieurs courtiers font tout de même état de hausses, limitées. « Quelques établissements ont certes bougé de manière très mesurée leurs grilles, mais ceci n’a pas d’impact significatif sur notre baromètre », explique ainsi Alban Lacondemine, président d’Emprunt Direct. « L’été s'annonce plutôt tranquille du côté des conditions d'emprunt », confirme Fabienne Laborde, directrice commerciale de Le-Partenaire.

Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, s’étonne même de ne pas assister à la « traditionnelle hausse de taux pratiquée les années précédentes par les établissements bancaires dans le courant de l’été, afin de tenter de décourager les moins motivés » : « Seuls quelques établissements ont relevé leurs taux de 0,10% mais ils se comptent sur les doigts de la main », ajoute-elle.

Environ 1,55% sur 15 ans, et 1,75% sur 20 ans

A en croire Meilleurtaux, les moyennes s’établissent à 1,54% sur 15 ans, 1,75% sur 20 ans et 1,91% sur 25 ans, soit, à un point de base près, les mêmes taux fixes qu’au début du mois de juillet. Le courtier Le-Partenaire livre des moyennes identiques sur 20 et 25 ans. Il précise toutefois que ceux qui achètent pour la première fois, les primo-accédants, se voient en moyenne attribuer des taux fixes plus élevés : à 1,86% sur 20 ans et 2% sur 25 ans en août.

Empruntis livre pour sa part des « taux de marché » de 1,55% sur 15 ans, 1,80% sur 20 ans et 2% sur 25 ans. L’observatoire Crédit Logement-CSA, dont les statistiques portent sur les prêts bancaires accordés en juillet, annonce lui aussi une stabilité des taux cet été, après le léger rebond du début 2017.

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Pas de mouvement brutal attendu pour la rentrée

Aucun courtier n’anticipe d’évolution significative pour la fin de l’été ou le début d’automne. Car l’ensemble des données macro-économiques (inflation, taux de la BCE et des emprunts d’Etat) invitent à la modération. En outre le mois de septembre n'est traditionnellement pas propice à une hausse des taux, car les banques se livrent bataille sur le prêt immobilier à cette période. « Nous parions sur une relative stabilité des taux d’intérêt à la rentrée », avance Maël Bernier, de Mailleurtaux, « avec peut-être quelques hausses très légères mais en aucun cas un réel mouvement de fond. » Mi-juillet, le porte-parole du réseau Immoprêt Jauffrey Ianszen livrait un pronostic similaire : « Il ne faut plus s’attendre à une forte hausse d’ici la fin de l’année 2017. »

Des durées d'emprunt toujours plus longues

De nombreux primo-accédants cherchent à profiter des taux qui restent à ce jour extrêmement bas, ce qui a pour conséquence d’allonger la durée des prêts accordés par les banques. Ce phénomène s’est encore amplifié selon l'observatoire Crédit Logement-CSA, qui a publié son baromètre mensuel ce jeudi : en juillet, 58% des crédits ont été octroyés sur 20 ans ou plus, avec une nette augmentation des prêts de 25 à 30 ans.

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