Difficile actuellement de définir une tendance sur le marché des taux immobiliers. Des hausses par ci, des baisses par là, mais des taux moyens toujours très attractifs selon les relevés effectués début juillet par les courtiers spécialisés.

1,55% sur 15 ans, 1,75% sur 20 ans, 1,95% sur 25 ans : ce sont les taux fixes de crédit immobilier moyens qui font actuellement consensus chez les principaux courtiers du marché. Soit un maintien dans la fourchette déjà constatée le mois dernier. Les taux, du coup, ont-ils plutôt tendance à monter ou à baisser ? Difficile à dire. Il n’y a « pas de réelle tendance », tranche ainsi Vousfinancer dans sa lettre mensuelle. « Si deux banques nationales et quelques banques régionales ont baissé leurs taux de 0,05% à 0,10%, d’autres les ont remontés de 0,10% », détaille le courtier, tandis que « la majorité des banques [ont laissé] leurs taux stables, préférant accorder des réductions de taux au cas par cas en fonction de la qualité du dossier… »

Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, constate aussi « quelques hausses dans certaines caisses régionales sur certaines durées mais également des baisses notamment pour deux grandes enseignes nationales », sans les nommer. Elle adhère au constat que les « barèmes reçus en début de mois sont globalement stables » et annonce la même chose pour la suite de l’été, avec « peut-être quelques hausses ici ou là, notamment dans les établissements bancaires un peu ''engorgés'' qui pourraient remonter légèrement leurs taux afin d’éviter une trop forte demande ».

Faire jouer la concurrence

Dans ce contexte flou, les courtiers ont un conseil : il est plus que jamais primordial pour les emprunteurs de mettre les banques en concurrence. « (…) A ce stade de l’année, chacune a sa propre stratégie et ses propres contraintes en terme de marge », explique ainsi Jérôme Robin, directeur général de Vousfinancer.

Même son de cloche du côté de Maël Bernier : « Si vous avez un projet immobilier à concrétiser durant l’été, faites plus que jamais le tour des établissements en les mettant en concurrence car toutes ne seront pas disposées à faire les mêmes efforts et les délais de traitement pourraient être différents d’un établissement à l’autre », conseille la porte-parole de Meilleurtaux.

Flou sur la rentrée

Les vacances d’été commencent à peine, mais les courtiers évoquent déjà la prochaine rentrée. Si la tendance juillet-août devrait rester à la stabilité des taux, qu’en sera-t-il en septembre ? La réponse est encore délicate à formuler. « La rentrée devrait être dans les mêmes tendances », tente Cécile Roquelaure. Mais la directrice communication et études d'Empruntis confesse qu’il est difficile « d’avoir des certitudes aujourd'hui » : « En effet, les banques feront le point sur leurs objectifs pendant l'été, le niveau de leur marge et les pressions sur leur business model (évolution de la stratégie de la BCE, évolution des OAT, mises en place des dernières réglementations). Elles définiront ainsi leur stratégie en matière de taux pour les 3 derniers mois de production de 2017. »

Voir par ailleurs sur cBanque le baromètre des taux immobiliers

De plus en plus de prêts à taux bonifiés pour les primo-accédants

C’est une tendance repérée par Vousfinancer : « Plusieurs banques régionales ont mis en place leurs propres prêts locaux à taux bonifiés ». Objectif : solvabiliser les primo-accédants, « cible de clientèle particulièrement attractive car toute la relation bancaire est à construire ». Ces prêts, proposés aux bénéficiaires du PTZ officiel comme à ceux qui n’y ont pas le droit, sont généralement « de 10 000 à 20 000 euros (limités à 25% du montant du prêt) à 0% ou 1%, sur des durées de 15 à 20 ans ».

Historiquement plutôt proposés par les enseignes du Sud ou du Grand Ouest de la France, ses prêts arrivent désormais en Ile-de-France. « Dans le contexte actuel de remontée des prix, ces PTZ sont un bon coup de pouce pour les primo-accédants qui peinent parfois à acheter la surface qu’ils souhaiteraient, notamment dans les grandes villes, dans lesquelles il est en outre compliqué d’obtenir un prêt à taux zéro lors d’un achat dans l’ancien », conclut Sandrine Allonier.