Le crédit immobilier reste (très) bon marché. Les moyennes publiées par les courtiers spécialisés en ce début de mois de juin restent globalement contenues dans une fourchette de 1,60% à 1,80% sur 20 ans. Et les perspectives sont à la stabilisation pour les prochains mois.

Calme plat, ou presque, sur le front des taux immobiliers. Suite au léger rebond de décembre 2016 et du début 2017, l’heure est à la stabilisation ou aux « micro » baisses et hausses ponctuelles. « Le plus fort de la hausse s’était constaté en février dernier et depuis les augmentations ne sont que de faible ampleur », confirme l’observatoire Crédit Logement-CSA dans son baromètre mensuel, publié ce mercredi. Autant par « son ampleur que par sa durée », cet observatoire compare la remontée de ce premier semestre aux rebonds, temporaires, « des étés 2013 et 2015 ».

Environ 1,50% sur 15 ans, et près de 2% sur 25 ans

En mai, les prêts immobiliers sur 20 ans se sont négociés à 1,60% en moyenne selon ce même observatoire. Pour le mois de juin, les courtiers en crédit annoncent des moyennes de taux sur 20 ans très peu éloignées de cette statistique : 1,58% selon Le-Partenaire, 1,63% selon la Centrale du financement, 1,70% selon Vousfinancer, 1,75% selon Meilleurtaux et 1,80% selon Empruntis.

Dans sa lettre mensuelle, diffusée hier, Empruntis pointe l’absence de « folie » sur le marché des taux actuellement, avec une stabilisation sur toutes les durées majeures du crédit immobilier : comme en mai, un crédit sur 15 ans se négocie ainsi en moyenne à 1,55% et le taux fixe moyen atteint les 2% sur 25 ans. Les autres courtiers communiquent des moyennes légèrement inférieures sur 15 et 25 ans, mais les mouvements évoqués sont en tous points similaires : une stabilisation autour de 1,50% sur 15 ans, et de 1,90% sur 25 ans.

Pas de bouleversement annoncé pour l’été 2017

Les évolutions recensées par les courtiers ne correspondent qu’à des corrections minimes des banques sur les barèmes de taux qu’elles communiquent aux courtiers. Selon Empruntis, deux banques nationales ont augmenté leurs taux en ce début juin, une enseigne nationale les a diminués « pour les meilleurs dossiers » en augmentant ceux des profils « standard », et les banques régionales annoncent aussi bien des hausses que des baisses et des stagnations.

Les courtiers se livrent peu aux pronostics pour les prochains mois, sauf Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, qui estime qu’une fois « passée la période printanière, la hausse des taux va se poursuivre lentement ». L’observatoire Crédit Logement-CSA ne partage pas cette analyse et anticipe même un « allègement des taux des crédits d’ici le début de l’été », à la vue du « repli » actuel « des taux des obligations ». Dans tous les cas, la tendance printanière ne devrait pas être grandement chamboulée cet été.

Voir par ailleurs sur cBanque l’indicateur des taux immobiliers

Un fort ralentissement du flux de renégociations

Fin mai, le courtier Vousfinancer a diffusé un communiqué annonçant la « fin des renégociations », qui ont représenté « moins de 5% des demandes en mai ». Son concurrent Meilleurtaux a répondu hier en soulignant que les taux demeuraient extrêmement favorables et que les demandes de rachat ou renégociation représentaient encore 20% de leurs dossiers. Cafpi annonce pour sa part une proportion similaire, de 20%, à comparer avec une pointe à « 30% il y a un an ».

Encadrement de la domiciliation : des courtiers partagés

Ce week-end, l’ordonnance encadrant les clauses de domiciliation de revenus dans les offres de prêt immobilier a été publiée au Journal officiel. Ce qui est annoncé comme une bonne nouvelle pour les emprunteurs est reçu avec plus de scepticisme par Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux : « Le gouvernement vient en réalité de graver dans le marbre la possibilité pour une banque d’exiger la domiciliation des revenus d’un emprunteur sous réserve d’avantages préférentiels (taux d’intérêt notamment) consentis. » Vousfinancer affirme qu’une banque a d’ores et déjà adapté sa grille de taux en prévoyant « une majoration » de 0,30 point en l’absence de domiciliation bancaire. Empruntis estime ainsi que cette mesure pourrait n’être une bonne nouvelle que pour « une part des emprunteurs ».

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