Les entreprises en recherche de financement se tournent de plus en plus vers le prêt participatif, les banques traditionnelles étant « très lentes » à se déterminer pour prêter et réticentes à assumer des risques, a affirmé le PDG de Lendix. Le fondateur de ce site de crowdfunding, qui vient de racheter Finsquare, en a profité pour faire un point sur son activité.

« Les banques aujourd'hui sont, un, très lentes à prendre des décisions pour prêter ou ne pas prêter, deuxièmement, quand elles vous prêtent elles sont obligées de prendre ceintures et bretelles », a assené Olivier Goy, co-fondateur et dirigeant de Lendix, interrogé sur France Info. « Les banques aujourd'hui voient le monde en blanc ou en noir de manière un peu caricaturale », a-t-il poursuivi. « Noir, elles ne veulent pas prêter et (...) elles ont souvent raison de ne pas prêter » à des entreprises n'ayant pas de capacités de remboursement, « blanc, elles prêtent à des taux aujourd'hui imbattables, (...) mais le problème, c'est que vous ne pouvez plus assumer un risque quand vous gagnez aussi peu », a-t-il argumenté.

« Toutes les entreprises que l'on finance (...) sont bien évidemment financées par le système bancaire traditionnel, en revanche, ce qu'elles viennent rechercher, c'est de la vitesse dans la prise de décision et une diversification des sources de financement », a expliqué le dirigeant.

Pas encore de défaut de paiement, mais « cela arrivera »

Depuis le 1er octobre 2014, la loi autorise officiellement les particuliers à prêter directement de l'argent aux entreprises via des plateformes dédiées alors que les banques détenaient jusqu'à présent le monopole du prêt. L'heure est déjà à la concentration de ce secteur naissant : Lendix, plateforme lancée en mars 2015, a annoncé mardi l'acquisition de son concurrent Finsquare, site de financement participatif dédié aux PME, lançant ainsi un mouvement de consolidation dans ce secteur en plein décollage en France.

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« Aucun prêteur, depuis que nous existons, n'a perdu de l'argent », a assuré le PDG de la jeune pousse avertissant toutefois que « cela arrivera ». « Mécaniquement, c'est intrinsèque au fait de prêter », a-t-il tranché, disant « marteler aux prêteurs-particuliers » de sa plateforme de diversifier leurs investissements, en prêtant à un minimum de 50 entreprises pour se constituer un portefeuille diversifié « pour avoir l'espoir de gagner en moyenne (...) 6,5% ».

Prêt aux PME : un potentiel de 80 milliards d'euros par an

Les prêteurs particuliers de Lendix peuvent placer de 20 euros à 1.000 euros dans une même entreprise, mais « plus l'entreprise est risquée, plus le taux (de rendement) est élevé », a détaillé Olivier Goy, évoquant des taux de 4 à 9%.

En 2015, le financement participatif a permis de récolter 55 millions d'euros dont 19 millions recueillis sur la plateforme Lendix. Mais « on n'est clairement pas rentable, on est au début d'une aventure », a par ailleurs reconnu le dirigeant, affirmant « évangéliser » le « marché gigantesque » du prêt aux PME qu'il évalue à 80 milliards d'euros par an.