La remontée des taux a été de courte durée. S’ils ont bien augmenté dès le début de l’été, les taux fixes de crédit immobilier ont ensuite stagné à la rentrée, avant de s’affaisser au cours de l’automne. Ils ne retrouvent toutefois pas encore leur « plus bas record » de la fin de printemps 2015 selon les courtiers.

2,55% en moyenne sur 20 ans en ce début décembre, contre 2,65% en septembre et août dernier : il ne s’agit pas d’une chute mais bien d’une légère érosion des taux fixes moyens selon les statistiques du courtier en crédit VousFinancer. Cette lente diminution, depuis le début de l’automne, n’efface ainsi pas le rebond du début d’été. Toujours de même source, les taux sur 20 ans étaient tombés en moyenne à 2,30% au mois de mai.

Dans tous les cas, les mouvements des derniers mois se révèlent finalement ténus et les taux restent ainsi extrêmement bas. Autre courtier, Cafpi, mais même conclusion : de 2,36% en juin dernier, le taux fixe moyen sur 20 ans est remonté à 2,63% en septembre, avant de retomber à 2,58% le mois dernier, puis à 2,57% dans la « météo des taux » publiée cette semaine, ce taux moyen étant calculé sur les barèmes bancaires « en vigueur » au 25 novembre.

La tendance, celle d’une très légère baisse, est évoquée par tous les courtiers ayant communiqué sur le sujet en ce début décembre. Et elle concerne toutes les durées : Cafpi mentionne ainsi un taux moyen de 2,33% sur 15 ans et 2,95% sur 25 ans, contre 2,35% et 2,97% il y a un mois.

Des courtiers optimistes pour 2016

Certains affichent déjà leur enthousiasme pour 2016 : « Les banques vont continuer à prêter dans d’excellentes conditions l’année prochaine », avance Credixia dans son communiqué. Ce courtier estime que les banques « vont chercher à combler le manque à gagner des renégociations de crédits et concentrer leur production sur les accédants à la propriété, notamment sur les primo-accédants », suite à l’élargissement du Prêt à taux zéro en 2016.

Ce pronostic s’appuie aussi sur la décision de la Banque centrale européenne (BCE), dévoilée hier, de maintenir son principal taux directeur à un niveau bas record (0,05%) et d’abaisser son taux de dépôt (qui s’applique aux liquidités stockées par les banques auprès de la BCE) de 0,10 point, alors qu’il était déjà en territoire négatif, à -0,20%. Une décision motivée par la volonté d’inciter les banques à faire circuler les liquidités, notamment en prêtant davantage aux ménages.

La BCE incite les banques à « débloquer » des crédits

Même optimisme chez le directeur général adjoint de Cafpi, Philippe Taboret, suite à la décision de la BCE, même s’il se garde de tracer un lien direct entre ces annonces européennes et les taux des prêts immobiliers : « Abaissé à -0,30%, le taux appliqué à la facilité de dépôt des banques devrait les inciter à débloquer encore plus de crédits », juge-t-il, avant de conclure : « L’année 2016 commence sous les meilleurs auspices. La BCE a réduit le risque de remontée des taux, le gouvernement a pris des mesures clairement en faveur de l’accession... Tous les signaux sont au vert. »

A l’heure du bilan, malgré les records puis les craintes de remontée brutale, l’année 2015 se termine elle avec des taux d’emprunt à un niveau proche de ceux enregistrés en janvier, même légèrement inférieurs.