La production de nouveaux crédits à l’habitat a accusé une « baisse relativement importante » au début de l’automne selon les statistiques de la Banque de France. En cause : un moindre recours des particuliers aux renégociations. Et cette tendance s’est par la suite accentuée selon les courtiers en crédit.

En juillet dernier, la Banque de France a enregistré un niveau de crédits nouveaux à l’habitat inédit depuis 2003. Un « plus haut » grandement lié à l’afflux de renégociations, au moment où les taux d’intérêt entamaient tout juste leur légère remontée. La part des renégociations dans les nouveaux prêts immobiliers a continué à augmenter en août, pour atteindre 49%, avant de s'affaisser par la suite.

Le retour à la normale tend à se confirmer puisque la part de renégociations dans la production baisse à nouveau en octobre, à très exactement 40%. Si la production hors renégociations reste élevée, la production globale pâtit de cette baisse des rachats et renégociations pour tomber de 20,5 milliards d’euros à 17,5 milliards. Des chiffres qui restent toutefois extrêmement importants : la production de nouveaux crédits immobiliers n’était « que » de 8,5 milliards d’euros en juillet 2014, ou de 6 milliards en février 2012.

La baisse s’accentue en cette fin d’année

Si les statistiques de la Banque de France s’arrêtent pour l’heure au mois d’octobre, les courtiers en crédit confirment cette tendance et livrent des indications plus récentes dans leurs communications mensuelles. Dans sa « météo des taux », le réseau Cafpi cite ainsi une « retombée des renégociations de crédits », situant leur part, dans la production, à 30% des dossiers en novembre « contre 45% en moyenne au 1er semestre 2015 ».

Vousfinancer confirme que la part de renégociations a tutoyé les 50% voici quelques mois, avant de chuter puisque qu’elle « ne représente plus que 15% des dossiers déposés » actuellement chez ce courtier, sur internet. Dans sa lettre de novembre, le courtier Empruntis faisait lui aussi état d’une proportion retombée à 20% « depuis la rentrée ».

Selon les statistiques de la Banque de France, les prêts immobiliers conclus en juillet dernier affichaient un taux fixe record, à 2,16%. Ce taux moyen (1) a depuis très légèrement augmenté, pour se situer à 2,27% au mois d'octobre.

(1) Il s'agit d'un taux d’intérêt annuel moyen, pondéré, pour les crédits nouveaux à l'habitat des particuliers dont la durée est supérieure à un an.