Les professionnels du bâtiment et de l'immobilier réunis lundi au ministère du Logement, pour l'annonce d'un Prêt à taux zéro (PTZ) ouvert à davantage de ménages, se réjouissaient, anticipant une relance de l'accession à la propriété comme de l'activité du bâtiment.

Pour la Fédération française du bâtiment (FFB), cette réforme redonne de la consistance à l'objectif de 500.000 logements mis en chantier par an, car « le PTZ a un effet déclencheur sur l'acte d'achat », souligne Jacques Chanut, son président, auprès de l'AFP. Les mesures annoncées « donnent de la visibilité aux entrepreneurs et artisans du bâtiment, condition indispensable à la fin de l'hémorragie qui affecte leurs effectifs et au retour des créations d'emplois » fin 2016, estiment les entreprises du bâtiment.

Même satisfaction du côté des artisans. « Le relèvement des ressources va permettre à un plus grand nombre de ménages de bénéficier du PTZ dans l'ancien avec travaux. Des mesures qui s'adaptent à l'ensemble du territoire, c'est très bien », a déclaré Henry Halna du Fretay, secrétaire général de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

Impact très fort sur tout le territoire

Un promoteur privé tels que Nexity, qui détient une part de marché d'environ 12% en France, a lui aussi accueilli très positivement ces annonces. Permettre au PTZ de représenter 40% du montant de l'achat aura un « effet très puissant », estime Jean-Philippe Ruggieri, directeur général de l'immobilier résidentiel chez Nexity. « Et porter la durée de remboursement à 20 ans, dont cinq ans de différé, cela change tout ! », dit-il. « Selon nos simulations, cela aura un effet déclencheur dans deux à trois cas sur 10, pour des ménages qui ne parvenaient pas à accéder à la propriété, car leur mensualité va baisser », précise M. Ruggieri.

Toujours selon Nexity, le nouveau PTZ permettra à certaines familles de disposer de capacités financières supplémentaires de 10.000 à 20.000 euros pour un achat de 180.000 à 200.000 euros, ou bien de baisser leur mensualité de remboursement de l'ordre de 10 à 12%.

Enfin pour le Crédit foncier, qui distribue un grand nombre de PTZ en France, le dispositif est « très positif ». « On utilise un produit bien connu du public et l'on améliore ses caractéristiques sur deux ans, ce qui est plus long que d'ordinaire, où les mesures sont prises sur une année budgétaire », souligne Bruno Deletré, directeur général du Crédit foncier. « Cela aura un impact très fort sur tout le territoire », a-t-il estimé.