Depuis le 1er août 2015, le taux de rémunération du Compte épargne logement (CEL) est passé de 0,75% à 0,50% suivant ainsi le mouvement du Livret A, du LDD et du LEP. Conséquence : le taux du prêt épargne logement correspondant baisse, lui aussi, de 2,25% à 2,00% mais les droits à prêts seront plus difficiles à obtenir.

Les droits à prêts du CEL sont calculés sur la base des intérêts bruts perçus pendant la phase d’épargne (1). Ainsi, en plaçant un montant d’épargne identique, un CEL à 0,50% va générer moins d’intérêts, et donc moins de droits à prêts, que lorsque le CEL était rémunéré à 0,75%.

Ces droits à prêts permettent de déterminer le montant du prêt correspondant à la génération de taux d’épargne selon différentes durées de remboursement. Le taux du crédit de cette nouvelle génération descendant à 2%, il faut, à durée de remboursement égale, moins de droits à prêts pour obtenir le même montant de crédit. L’un dans l’autre, les deux phénomènes se compensent : l’épargne génère moins de droits à prêts mais permet d’obtenir un montant de crédit similaire.

Illustration avec un prêt épargne logement de 10.000 euros sur 5 ans pour financer des travaux : avec un CEL à 0,75%, il fallait obtenir 128 euros de droits à prêts alors que 85 euros suffisent avec un CEL à 0,50%. Dans les deux cas, l’effort d’épargne pour obtenir les droits à prêts nécessaires reste important (2) mais il est similaire entre ces deux générations. Pour l’emprunt, la différence reste minime : une mensualité de 176,27 euros (hors assurance) pour le prêt à 2,25% contre une mensualité de 175,20 euros pour celui à 2,00%.

Le minimum moins accessible

Si, à épargne égale, le montant du crédit est quasiment identique, c’est sur le montant minimum de droits acquis nécessaires pour obtenir un prêt CEL que la baisse du 1er août a un impact important.

La réglementation impose, en effet, des droits à prêts d’un montant minimum de 22,50 euros pour financer des travaux d’économie d’énergie, de 37 euros pour le financement de travaux de réparation ou d’amélioration et de 75 euros pour financer l’achat ou la construction d’un logement.

Ce minimum, qui est exprimé en montant fixe et non pas proportionnellement au taux d’épargne, est donc bien moins facile à obtenir. Pour atteindre les 22,50 euros de droits à prêts, c’est ainsi pratiquement 2.000 euros qu’il fallait placer sur 18 mois (3) sur un CEL à 0,75% alors que dorénavant la somme nécessaire est proche de 3.000 euros. Soit moitié plus !

Voir les opérations finançables par un prêt d’épargne logement

(1) Contrairement au Livret A, LDD ou au LEP, les intérêts du CEL sont soumis aux seules cotisations sociales au taux global de 15,5%. En cas de souscription d’un prêt d’épargne logement issu des droits du CEL, les épargnants ont le droit également à une prime d’épargne égale à la moitié des intérêts dans la limite de 1.144 euros.

(2) Avec la génération actuelle d’un CEL à 0,50%, 1.000 euros placés pendant un an rapportent 5 euros d’intérêts bruts.

(3) La durée d’épargne est de 18 mois minimum pour obtenir un prêt.