Les services étant « saturés », les délais de traitement de demandes de prêt immobilier sont de plus en plus longs. En cause : le nombre « record » de demandes de rachat. Si bien que certaines banques font passer ces demandes en dernier.

Les demandes de crédit immobilier ont fortement augmenté lors des premiers mois de l’année 2015, poussées par des taux au plus bas. Surtout, ces conditions de financement avantageuses ont incité les emprunteurs à racheter leur crédit, comme en témoigne le Haut Conseil de stabilité financière dans son rapport annuel.

Lire à ce propos : Les rachats de crédit pèsent un tiers de la production de prêts immobiliers

Mais cet « afflux massif record de demandes de rachats de crédits », selon Joël Boumendil, PDG de la société de courtage ACE crédit, a eu une conséquence directe : les services concernés « sont saturés et prennent plus de temps pour traiter les dossiers : 35 jours en moyenne aujourd’hui, contre une quinzaine de jours habituellement ».

Des acheteurs hors délais

Le réseau Credixia dresse le même constat, dans un communiqué diffusé vendredi dernier, en livrant plus de détails au niveau des délais. Ce courtier évoque des réponses de principe rendues après « une dizaine de jours », au lieu de « 48 heures il y a quelques mois ». En « temps normal », 60 jours s’écoulent entre la simulation de crédit et la mise à disposition des fonds. « Aujourd’hui, ce délai est rallongé d’au moins 15 jours. »

Conséquence : les acquéreurs risquent de dépasser les délais stipulés dans leur compromis de vente, faute de fonds disponibles pour finaliser leur acquisition. Si bien que Credixia conseille à ses clients de « négocier un délai supplémentaire [dans le compromis de vente] en le prorogeant de deux à trois semaines ».

Hausse des taux et priorité aux acquéreurs

L’autre conséquence, du côté des banques cette fois, c’est que « les banques donnent désormais des ordres de priorité aux dossiers à traiter fonction de la date de fin de la promesse de vente et, font passer les dossiers de rachats de prêts en dernier », toujours selon Credixia. Le même courtier estime par ailleurs que les établissements de crédit se font aussi plus sélectifs sur les profils, afin de « réguler le flux de dossiers ».

Certaines banques choisissent aussi de « rehausser légèrement leurs taux » selon Joël Boumendil, d’ACE crédit, « de 0,20 à 0,30 » point. Objectif : éviter « de créer une nouvelle vague de demandes de rachats de crédits ou de renégociations » et ainsi « fluidifier les services ».