La baisse des taux de la BCE (0,05% pour le principal taux directeur) annoncée jeudi 4 septembre est-elle une bonne nouvelle pour les futurs emprunteurs immobiliers ? Oui, estiment les courtiers spécialisés, qui n’entrevoient pas de remontée des taux fixes avant 2015.

« Après une telle mesure, les taux de crédits immobiliers devraient rester à leur très faible niveau actuel », écrit Philippe Taboret, le directeur général adjoint de Cafpi, dans un communiqué. « Cette situation a de grandes chances de perdurer jusqu’à la fin de l’année, voire début 2015. Seul un retour de la croissance pourrait provoquer un changement de politique monétaire de la Banque centrale. » Un point de vue partagé par Maël Bernier, la directrice de la communication de Meilleurtaux.com, sur Twitter :

Jérôme Robin, le président de Vousfinancer.com, va plus loin en annonçant « de nouvelles baisses (…) dans les prochaines semaines, même si le potentiel de baisse est aujourd’hui limité ».

Pourtant, si la baisse du taux directeur de la BCE influence directement les conditions des crédits immobiliers à taux variables - ultra-minoritaires en France -, c’est moins le cas des taux fixes, dont l’indicateur de référence est surtout l’évolution de l'OAT (obligation assimilable du Trésor) 10 ans, titre de dette de l’Etat français. Mais voilà, celle-ci atteint elle aussi des niveaux historiquement bas (1,28% ce 9 septembre, selon l’agence France Trésor).

Une incitation à prêter davantage ?

L’annonce de la BCE pourrait aussi permettre aux banques de desserrer leurs conditions d’octroi. En effet, les taux bas ne profitent pas aujourd’hui à tous, certaines catégories de Français (les primo-accédants notamment) ayant de plus en plus de mal à financer leur achat immobilier.

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Comme l’explique Jérôme Robin, la baisse des taux directeurs de la BCE est de nature à permettre aux banques de se montrer moins regardantes : « Cette nouvelle baisse généralisée des taux de la Banque centrale européenne […] va [leur permettre] de continuer à se refinancer à moindre coût tout en rémunérant moins l’argent qu’elles placent, ce qui devrait les inciter à prêter davantage aux ménages et aux entreprises. »