Plus d’un tiers des Français estiment qu’acheter un bien immobilier à deux est le plus engageant des évènements de la vie, devant le mariage ou la signature d’un CDI. Le poids financier de cet investissement semble justifier ce sentiment, selon une étude Ifop pour vousfinancer.com et le Syndicat national des professionnels immobiliers. De leur côté, les banques préfèrent prêter aux couples qu’aux célibataires.

La pierre a décidemment une place particulière dans le cœur des Français. Selon une étude Ifop réalisée pour le courtier vousfinancer.com et le Syndicat national des professionnels immobiliers (SNPI) en mai 2014, dévoilée hier (1), l’achat immobilier est, en effet, l’acte le plus engageant des évènements de la vie pour 36% des personnes interrogées. Un engagement plus important que la signature d’un contrat à durée indéterminée (35%) et le mariage ou le pacs (29%). Et c’est encore plus le cas pour les jeunes de 25 à 34 ans (43%), les cadres (41%) et les célibataires (40%). Pourquoi un tel ressenti ? L’étude ne répond pas proprement à la question mais met en exergue les craintes liées à l’achat d’un bien immobilier, des craintes qui sont bien souvent en rapport avec un autre engagement : l’engagement financier.

La charge financière redoutée

En effet, d’après les résultats du sondage, les Français achètent majoritairement en couple (67% des emprunteurs) et 57% des sondés estiment qu’il peut être risqué d’acheter sans être marié. Pour autant, « seuls 33% des emprunteurs sont mariés, 9% pacsés et 25% en concubinage. Ainsi l’acte d’achat est totalement décorrélé du mariage… Il y a même aujourd’hui davantage de couples qui achètent sans être mariés qu’en ayant officialisé leur union » note Jérôme Robin, fondateur de vousfinancer.com.

Acheter un bien immobilier n’est pas un acte anodin, un Français sur deux redoute la charge financière que représente cet investissement (le taux grimpe à 59% chez les 18-24 ans). Un tiers des sondés citent également comme crainte les conséquences en cas de changement de situation professionnelle (chômage, mutation). Dans les deux cas, il est simple à comprendre qu’acheter à deux rassure. L’appréhension de ne pas obtenir un crédit arrive en cinquième position des craintes citées (18% des sondés). Mais là encore, acheter en couple est rassurant : « A deux, les revenus sont plus élevés, ce qui permet au couple d’avoir une plus grande capacité d’emprunt et donc d’accéder plus facilement à la propriété, quand un seul salaire n’est pas toujours suffisant » explique Jérôme Robin.

Les couples : les chouchous des banques

Entre les deux membres du couple, la répartition financière pour l’achat du bien immobilier est presque égale : 58% des emprunteurs ont acheté avec un apport réparti à parts égales entre chaque membre du couple et pour 65% des couples, le montant des mensualités de remboursement de l’emprunt est réparti équitablement.

Du côté des banques, l’étude explique que les établissements prêteurs favorisent les couples. Par exemple, les revenus demandés à un célibataire sont souvent proportionnellement plus élevés. Même chose pour le « reste à vivre » (somme restante une fois la mensualité remboursée) qui doit être au minimum de 700 euros pour une personne seule mais de 800 euros pour un couple.

« Les couples sont des clients de choix pour les banques » résume Sandrine Allonier, responsable des relations banques chez vousfinancer.com. « […] Un jeune couple a souvent des projets et une vision de plus long terme qui peut l’amener à mettre en place des solutions d’épargne et de placements. » De la même façon, en prêtant à un couple, la banque s’assure souvent deux domiciliations de salaire, deux cartes bleues, etc.

(1) Etude Ifop réalisée pour Vousfinancer.com et le SNPI. L’étude a été réalisée en ligne sur un échantillon de 1.489 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 15 au 19 mai 2014.