Si l’on en croit les chiffres des courtiers, les taux fixes moyens au mois de mars 2014 sont revenus à des niveaux proches des records enregistrés en 2013, sous l’influence de l’OAT 10 ans toujours très bas et de la concurrence entre les banques. Tous annoncent toutefois un retournement de tendance au second semestre.

Selon Meilleurtaux, 75% des banques ont ajusté leurs taux à la baisse dans le courant du mois de mars, entraînant une « baisse générale des taux de 0,12 point en moyenne », explique le courtier dans un communiqué. Conséquence : des « taux qui flirtent avec les niveaux historiquement bas de l’année dernière », détaille Hervé Hatt, le président de Meilleurtaux : 2,93% sur 15 ans, 3,22% sur 20 ans et 3,61% sur 25 ans. Principale explication : le niveau toujours très bas des taux d’emprunt de l’Etat français. « Malgré les chiffres du déficit public (…) plus mauvais qu’attendu, (…) l’OAT 10 ans réussissait [fin mars] à maintenir ses taux au plus bas et atteignait même 2,05%, son niveau de mai 2013 » détaille le communiqué.

Cafpi, autre courtier spécialisé, constate de son côté une relative stabilité, après la légère baisse des mois précédents. Les taux moyens, calculés à partir des barèmes des banques en vigueur le 25 mars, sont un peu plus élevés que chez Meilleurtaux : 2,83% sur 10 ans, 3,11% sur 15 ans, 3,44% sur 20 ans et 3,87% sur 25 ans. Ils ne tutoient les niveaux historiques de 2013 que pour les meilleurs dossiers : 2,09% sur 10 ans, 2,35% sur 15 ans, 2,75% sur 20 ans et 2,95% sur 25 ans. Cafpi y voit aussi la conséquence de la vive concurrence entre les banques. « En ce début avril où de nombreux salons immobiliers ouvrent leurs portes, les banques sont à l’affût de nouvelles clientèles pour réaliser leurs objectifs de production de crédits et ne ménagent pas leurs efforts pour y parvenir », explique le baromètre diffusé chaque début de mois par le courtier.

Sortir les emprunteurs de l’attentisme

En ce qui concerne les perspectives, le consensus est toujours d’actualité : une hausse est attendue. « [Ces taux] ne sont peut-être pas appelés à perdurer », explique Hervé Hatt. « Une hausse pourrait survenir durant le second semestre (…) ». Cafpi est encore plus précis : « (…) Tous les observateurs du marché s’attendent à une remontée des taux dans les prochains mois, notamment en raison de la politique monétaire mise en œuvre par la Fed aux Etats-Unis, politique qui ne manquera pas de rejaillir sur les marchés financiers européens ».

Cette prévision a évidemment un objectif : convaincre les acheteurs potentiels que la période est propice pour emprunter, même si la baisse des prix attendue par beaucoup n’est pas encore d’actualité. « L’éventuelle baisse des prix immobiliers ne doit pas empêcher les acheteurs qui ont trouvé le bien qui leur convient d’effectuer leur achat : la possible remontée des taux compenserait l’effet de cette baisse, tandis que le loyer qu’ils continueront d’acquitter à fonds perdus viendra d’autant diminuer l’intérêt de leur opération », argumente ainsi Hervé Hatt. Pas sûr que cela suffise à sortir les acheteurs de l’attentisme qui est le leur actuellement.