La Banque de France vient de publier sa dernière enquête typologique sur le surendettement en France. Il s’agit des chiffres de 2012, décortiqués et analysés. Principal enseignement : la part des propriétaires surendettés progresse encore, comme en 2011 et 2010.

L’évolution notable qui ressort de la dernière enquête typologique de la Banque de France sur le surendettement est la croissance de la part des propriétaires parmi les surendettés. Les locataires restent, toutefois, très majoritairement les plus représentés parmi les personnes surendettées (78,3% en 2012) mais leur part est en diminution par rapport aux années précédentes (-0,3 point par rapport à 2011 et -1,7 point par rapport à 2010). Leur nombre diminue donc au profit des propriétaires : la part cumulée des propriétaires et propriétaires accédants est de 9,6% en 2012, en augmentation de 0,3 point par rapport à l’année précédente et de 2,1 points par rapport à 2010.

Dans le détail, ce sont les propriétaires accédants, c’est à dire ceux qui remboursent un ou plusieurs emprunts pour l’achat de leur logement, qui gonflent, logiquement, ces chiffres : « la part des propriétaires accédants (6,5%) connaît une augmentation de 0,4 point par rapport à 2011, de 1,6 point par rapport à 2010 et de 1,4 point par rapport à 2007 », détaille l’enquête de la Banque de France. Celle des autres propriétaires accuse, en revanche, une petite baisse en 2012 : de 3,2% en 2011, elle descend à 3% l’année suivante.

De plus en plus de crédits immobiliers dans les dossiers

Ces chiffres ne reflètent pas qu’une difficulté accrue de la part des ménages accédant à la propriété mais sont également à rapprocher de « l’évolution des pratiques des commissions de surendettement », explique le rapporteur de la Banque de France. En effet, désormais, les dossiers dans lesquels un bien immobilier est recensé sont plus « favorablement » acceptés par les commissions.

Au total, en 2012, la Banque de France a déclaré 194.742 dossiers de surendettement recevables. Parmi eux, 9% contenait un ou plusieurs prêts immobiliers en 2012 (en moyenne 1,8 prêt par dossier recevable) contre 8,1% en 2011 et seulement 7,1% en 2010. L’immobilier pèse donc de plus en plus lourd dans les dossiers de surendettement alors que, a contrario, le poids du crédit à la consommation est de plus en plus faible : 88,1% des dossiers recevables comprennent des dettes à la consommation en 2012 contre 90,6% deux ans plus tôt.

Hausse du montant de l’endettement moyen

La part croissante de l’immobilier au sein des dossiers de surendettement a notamment pour conséquence l’augmentation de l’encours moyen global par dossier. En effet, l’encours moyen d’un endettement immobilier est de 100.820 euros en 2012 (contre 95.252 euros en 2011), une enveloppe nettement supérieure à celle des autres catégories de dettes : l’endettement moyen d’un crédit renouvelable est, par exemple, de 15.788 euros en 2012 (contre 16.330 euros en 2011).