Selon des chiffres publiés mercredi par la Banque de France, les emprunts des banques françaises auprès de la Banque centrale européenne (BCE) ont augmenté de 24,4 milliards d'euros entre mi-mars et mi-avril, pour atteindre 170,5 milliards d'euros.

Au 10 avril, les banques françaises avaient emprunté 1,4 milliard d'euros à court terme lors des opérations principal de refinancement à sept jours (Main refinancing operation ou MRO) mais surtout 169,1 milliards lors des opérations « à plus long terme » (LTRO), c'est à dire à 1 mois, 3 mois, 1 an et 3 ans.

Ce nouveau bond intervient alors qu'ont eu lieu, fin décembre et fin février, deux opérations de prêt à trois ans par la BCE, qui ont vu les établissements européens emprunter 489 puis 529,5 milliards d'euros.

Accumulation de liquidités

Depuis début août, soit peu avant le regain de tension des marchés, le montant des emprunts des banques françaises auprès de l'institution de Francfort a été mulitiplié par près de 8 (7,65 fois) Dans le même temps, le total des sommes déposées par les établissements français auprès de la BCE a été multiplié par plus de 15 (15,5) et a franchi en avril la barre des 100 milliards d'euros (103,8).

Les banques françaises font régulièrement valoir que leurs emprunts à trois ans auprès de la BCE n'ont pas été réalisés par nécessité mais dans l'optique d'une gestion des ressources et que le nouveau cadre réglementaire dit Bâle III favorise l'accumulation de liquidités pour faire face à une crise éventuelle.