Selon le 15e Observatoire du crédit immobilier Meilleurtaux, dévoilé aujourd’hui, l’actuelle modération des taux, accompagnée d’une probable baisse des prix, devrait encourager les Français à investir dans la pierre cette année. A condition toutefois de disposer d’un bon dossier.

Pas de hausse des taux, pas de fermeture du robinet de crédit et une baisse des prix attendue : l’Observatoire Meilleurtaux pose un regard optimiste sur le marché de l’immobilier au cours de ce 1er trimestre 2012. Il y a deux mois pourtant, la perte du triple A avait fait craindre des mois difficiles. Il n’en est rien puisque que l’OAT 10 ans (Obligations assimilables au trésor, titres de dette souveraine française), qui donne le tempo du marché, est actuellement au plus bas depuis six mois et que les banques bénéficient de bonnes conditions de refinancement, grâce notamment à l’action de la BCE.

Le profil de l’emprunteur évolue

Conséquence : le marché des crédits reste, selon Meilleurtaux, concurrentiel. « [Les banques] ont la possibilité de mener une politique commerciale offensive pour conquérir des parts de marché alors qu’on anticipe une baisse du nombre de transactions », analyse Hervé Hatt, le directeur général du courtier. « [Elles] ne ferment pas le robinet du crédit, au contraire, même si elles privilégient actuellement les dossiers avec de l’apport et des durées de prêt inférieures à 25 ans. »

Les statistiques de Meilleurtaux mettent en effet en avant un profil-type de l’emprunteur qui a évolué depuis un an : il dispose d’un apport supérieur (66.346 euros contre 62.840 euros) et emprunte moins (165.350 euros contre 175.051 euros il y un an) sur une période légèrement plus courte (19 ans contre 19,1 ans) pour acheter un bien moins cher (251.394 euros contre 258.226 euros). Il est aussi légèrement plus âgé (36,7 ans contre 36,5 ans) et mieux payé (3.151 euros mensuels contre 3.082 euros). La part des emprunteurs de moins de 35 ans baisse (47,4% contre 50%), comme la part des primo-accédants (68% contre 70%). Enfin, sans surprise, le nombre de dossiers incluant un Prêt à taux zéro est en chute libre (13,2% contre 46,5%), suite au recentrage du dispositif sur le neuf et au retour des conditions de ressources.

Transactions en baisse mais attrait pour la pierre

Malgré ce contexte favorable, l’attitude dominante des candidats à la propriété reste l’attentisme, lié selon Hervé Hatt « au contexte économique, à l’échéance électorale et à l’espoir d’une probable baisse de prix. » Meilleurtaux constate en effet en février une baisse de 18% sur un an des compromis de vente signés, une tendance qui devrait se poursuivre dans les prochains mois.

Pour autant, l’attrait pour la pierre n’a pas disparu, puisque les particuliers sont toujours plus nombreux à faire évaluer leur capacité d’emprunt pour préparer l’achat d’un bien (+10,6% en février sur un an). « La demande, bien qu’en baisse sur un an, reste forte, l’immobilier est toujours une valeur refuge », confirme Roland Tripard, président de SeLoger.com et invité de l’Observatoire. Lui aussi compte sur « une baisse de prix qui efface la hausse de 2010. Nous anticipons un repli global de 5 à 10% sur l’année. »