Selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée jeudi, le montant des crédits immobiliers accordés en France par les banques s'est élevé à environ 160 milliards d'euros en 2011, soit une baisse de près de 5% par rapport à 2010 (168 milliards). Le plongeon pourrait être de 20% en 2012.

Selon Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris-Ouest et auteur de l'étude, l'année 2012 devrait enregistrer une « forte chute » aux environs de 130 milliards d'euros. Trois causes principales seraient à l'origine de ce brutal décrochage : « moindre demande des emprunteurs, suppression du prêt à taux zéro (PTZ) pour les achats de logements anciens et forte baisse de l'avantage fiscal Scellier pour les investisseurs acquérant des habitations neuves pour les louer ».

Retour au niveau de 2004

Si cette prévision s'avérait juste, le total des crédits immobiliers accordés en 2012 se situerait en-dessous du niveau de 2008 (140 milliards), année du début de la crise suite à la découverte de l'affaire des crédits immobiliers américains à risque (« subprime »), et le ramènerait au niveau de 2004.

Les taux d'intérêt qui poursuivent leur remontée et les conditions d'octroi par les banques qui se sont durcies jouent également un rôle dans cette moindre appétance pour les crédits. En décembre 2011, les taux d'intérêt des prêts se sont établis en moyenne à 3,94% contre 3,86% en novembre, soit un bond de près de 70 points de base par rapport au plus bas niveau depuis 1945 (3,25% en moyenne selon le chiffre définitif) atteint en novembre 2010, selon une autre étude émanant de l'Observatoire Crédit Logement/CSA.