Le taux de défaut des entreprises européennes émettrices de dette considérées comme les plus à risque par Standard & Poor's devrait atteindre le record de 11,7% en 2009, a annoncé vendredi l'agence de notation lors d'une conférence de presse.

En 2010, le taux de défaut pourrait se situer aux alentours de 8,7%, ou, dans le cadre d'un scénario pessimiste, à 11,1%.

Il s'agirait dans les deux cas de la troisième année la plus sombre après 2009 et 2002, la tendance moyenne étant de 4,5%.

"La tempête est derrière nous mais le ciel reste très chargé", a estimé Blaise Ganguin, responsable du crédit pour l'Europe.

733 entreprises étaient considérées comme "spéculatives", c'est-à-dire à risque, par l'agence de notation au troisième trimestre 2009, dont 144 sont notées (BB+ ou moins) et 589 autres, dites "Credit Estimates", sont surveillées mais pas notées. Il s'agit essentiellement d'entreprises faisant l'objet d'un LBO (rachat avec levier d'endettement).

La hausse du chômage, des dépenses d'investissement faibles, la mollesse de la consommation intérieure, des conditions de crédit toujours difficiles, la menace d'une hausse des taux d'intérêt et des impôts, le niveau de l'euro sont autant de facteurs susceptibles de conduire les entreprises au défaut, selon M. Ganguin.

Pour Paul Watters, chef de la recherche sur les entreprises, "le chemin de la reprise sera long et étroit, avec des dommages croissants dans de nombreux secteurs".

Les secteurs les plus exposés sont selon lui les télécommunications, l'industrie chimique, l'hôtellerie, l'énergie, les transports, les produits de consommation.