Parmi les assurances incluses avec votre carte bancaire, certaines sont plus importantes que d'autres. C'est le cas de la responsabilité civile à l’étranger, qui vous couvre pour les dommages causés à autrui. Comment fonctionne cette garantie ? Et toutes les cartes se valent-elles en la matière ? Voici les questions à se poser pour s’en assurer.

Cela fait partie des passages obligés au moment de préparer votre voyage à l’étranger : vérifier que vous serez bien pris en charge en cas d’accident ou de maladie. Le problème, c’est que déterminer avec exactitude son niveau de couverture n’est pas toujours évident.

Parmi les garanties indispensables, il y a la responsabilité civile (RC) vie privée, c’est-à-dire l’assurance qui vous couvre en cas de dommage causé à autrui et que vous aurez l’obligation de réparer. Pas de soucis lorsque vous êtes en France : cette assurance obligatoire est généralement incluse dans votre contrat multirisques habitation. C’est en revanche plus rarement le cas lorsque vous quittez le territoire national : la RC est alors parfois proposée en option payante.

Ai-je vraiment besoin de la responsabilité civile à l’étranger ?

La réponse est sans ambiguïté : la responsabilité civile vie privée est « une garantie très importante, en particulier quand vous voyagez dans un pays où le coût des soins de santé est important », explique Angella Vasone, directrice métier de Fluo, une fintech spécialisée dans l’optimisation d’assurances.

Exemple : vous visitez Central Park, à New York, à vélo et vous renversez malencontreusement un passant, qui doit être soigné à vos frais. Aux Etats-Unis, la facture de la moindre hospitalisation peut rapidement atteindre des montants à 5 voire 6 chiffres. En l'absence de responsabilité civile à l'étranger, vous devrez régler la facture.

Pourtant, « les assureurs communiquent peu sur le sujet », poursuit Angella Vasone. Avec pour conséquence de voir des clients partir à l’étranger sans couverture. Heureusement, la responsabilité civile à l’étranger fait aussi partie des garanties apportées aux porteurs de cartes bancaires. A condition de posséder la bonne carte et de connaître quelques subtilités de fonctionnement.

Toutes les cartes bancaires intègrent-elles la responsabilité civile à l’étranger ?

Non. Pour bénéficier par défaut de cette couverture, il faut être porteur, au moins, d’une carte Visa Premier ou d'une MasterCard Gold. Les cartes classiques en sont dépourvues. Et même parmi les cartes haut de gamme, il y a des exceptions. « La responsabilité civile est par exemple vendue en option avec la carte American Express Gold », note Angella Vasone. Difficile, donc, de faire l’économie d’une consultation des conditions générales de votre carte bancaire pour vous rassurer sur ce point.

Lire : Quelle est la meilleure carte bancaire pour voyager à l'étranger ?

Une responsabilité civile plafonnée à 1,5 million d’euros est-elle suffisante ?

Oui. « Pour qu’une RC soit efficace, il faut que son plafond dépasse le million d’euros par sinistre », estime Angella Vasone. Pas d’inquiétude : c’est systématiquement le cas pour les cartes premium distribuées en France, y compris par les banques en ligne. Les plafonds varient ainsi de 1,525 million (par exemple pour la Visa Premier de BNP Paribas ou la Visa Ultim de Boursorama) à 2 millions d’euros. Plus on monte en gamme, plus ce plafond a tendance à augmenter. Mais des différences se constatent aussi entre les différents groupes bancaires et réseaux de distribution.

Ma famille est-elle couverte par la RC liée à ma carte ?

Oui. En plus du porteur de la carte, les conjoints (mariés, pacsés ou à défaut ayant la même adresse) et les enfants sont couverts. Parfois, ça peut être le cas aussi d’autres membres de la famille.

Pour être couvert, faut-il que je paye mon voyage avec ma carte ?

Oui. C’est une condition sine qua non : pour activer la garantie, il faut régler les frais liés au voyage avec sa carte. L’ensemble de ces frais ? Cela dépend des cartes. En règle générale, il suffit d’en payer une partie pour déclencher la couverture. Mais certaines banques vont demander le paiement en intégralité d’au moins une prestation liée : le transport, par exemple, ou l’hôtel… « Attention, si vous partez avec des amis et que vous avancez les frais, ils peuvent avoir une mauvaise surprise », prévient ainsi Angella Vasone. Là encore, il est conseillé de se reporter aux conditions générales de sa carte bancaire. Ou, si vous avez la flemme, de payer avec votre carte l’intégralité des frais de transport, et être assuré ainsi de déclencher la couverture.

Y a-t-il des cas d’exclusion ?

Oui. Dans certains cas, les dommages à autrui ne sont pas couverts par la responsabilité civile : lorsque ces dommages sont volontaires, lorsqu’ils sont la conséquence d’un acte pénalement répréhensible - une bagarre par exemple - ou s’ils ont eu lieu dans le cadre de la pratique d’un sport en compétition…

Y a-t-il des alternatives si je ne détiens pas de carte premium ?

Oui. Si vous possédez une carte classique, vous avez trois solutions pour accéder quand même à la responsabilité civile à l’étranger :

  • souscrire une assurance multirisques voyage ;
  • demander un avenant sur votre contrat d’assurance habitation ;
  • passer sur une carte premium.

Les cartes premium des néobanques couvrent-elles aussi bien que celles des banques traditionnelles ?

Ca dépend. Les néobanques ont fait des voyageurs une de leurs cibles privilégiées. Leurs points forts pour convaincre cette clientèle : des paiements et retraits en devises à moindre coût, et des assurances spécifiques.

Attention toutefois, en matière de responsabilité civile à l’étranger, toutes ne se valent pas. Les formules Black et Metal de N26, et Premium de Revolut, pour citer deux des marques les plus connues, n’intègrent pas cette prestation. En revanche, Chrome, la version premium de Nickel, la propose, avec un plafond à 2 millions d’euros par sinistre. C’est aussi le cas de la carte MasterCard classique de Max, la seule de sa catégorie à intégrer la RC, à hauteur de 2 millions d'euros également.

A consulter : le comparatif des offres des néobanques