La Fédération bancaire française (FBF) fait la promotion des points forts du système français de paiement interbancaire, fragilisé ces dernières années par la concurrence et par l’évolution de la réglementation européenne.

Un « modèle unique au monde », « développé depuis plus de 30 ans par les banques françaises » et « marqué par des innovations majeures comme la carte à puce » : la FBF n’y va pas par quatre chemins pour valoriser son système domestique de paiement par carte. L’association, porte-parole du patronat bancaire français, en profite pour rappeler son fonctionnement et ses points forts, résumés en trois mots : universalité, garantie et sécurité des paiements.

L’universalité, en particulier, distingue le réseau tricolore. Il autorise en effet au consommateur, rappelle la FBF, à « régler un commerçant avec sa carte, quelle que soit leur banque respective, d’autre part à un commerçant d’accepter plusieurs gammes de cartes avec le même équipement ». Ce qui n’est pas le cas, loin de là, dans tous les pays.

Le système française est dit « 4 coins », car il s’appuie sur des accords multilatéraux liant 4 acteurs : le porteur de la carte, sa banque, le commerçant et le banque de ce dernier. Le tout est équilibré financièrement par deux types de commissions :

  • la commission interbancaire de paiement (CIP), payée par la banque du commerçant à la banque du porteur de la carte « pour les services qu’elle lui rend : compensation et règlement, garantie du paiement, gestion des débits et crédits, gestion du risque… », détaille la FBF ;
  • la commission commerçant, payée par ce dernier à sa banque en rémunération de divers services : « traitement des flux carte, télécollecte, relevés, sécurité du dispositif… »

CB en danger ?

Actuellement, ce système profite largement au Groupement des cartes bancaires (GIE CB), financé par les banques françaises. L’immense majorité des cartes bancaires émises en France (87% précisément, selon les chiffres 2016 de l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement) sont en effet dites « co-badgées », c’est-à-dire qu’elles fonctionnent par défaut sur le réseau CB en France, mais passent sur les réseaux internationaux Visa ou Mastercard à l’étranger. Résultat : CB traite plus de 97% des flux de paiements par carte effectués en France en 2016, hors cartes étrangères.

Toutefois, ce fonctionnement a été remis en cause par un règlement européen, entré en vigueur en juin 2016. Celui-ci permet au consommateur de choisir le réseau de paiement qui traitera son achat, et empochera au passage la CIP. Une évolution qui met CB en concurrence directe avec les très puissants Visa et MasterCard en France, et pourrait fragiliser son équilibre économique.

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