Dans son édition de mai 2014, 60 millions de consommateurs revient sur la « prolifération silencieuse de la fraude à la carte » et chiffre le phénomène, qui touche plus d’un demi-million de Français chaque année.

+9% sur un an : c’est la progression, en montant, de la fraude à la carte bancaire en France en 2012 (1). Malgré l’amélioration des systèmes de sécurité, le phénomène continue à grandir, même s’il reste heureusement rare : 0,080% du montant total des transactions.

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Dans son édition du mois de mai 2014, le magazine 60 millions de consommateurs, édité par l’Institut national de la consommation (INC), consacre un dossier à la « prolifération silencieuse » de cette fraude qui concerne, pour plus de 60%, les paiements effectués à distance, et particulièrement sur internet. Avec, toujours, un même point de départ : le vol des coordonnées de cartes bancaires.

Pour ce faire, les fraudeurs continuent bien sûr à utiliser la ruse, en interceptant les coordonnées dans les lieux de vente ou en les récupérant grâce à de faux e-mails (le désormais fameux phishing). Mais 60 millions de consommateurs pointe une nouvelle technique, beaucoup plus agressive : l’attaque directe des serveurs des e-commerçants. « [Récemment aux Etats-Unis], une chaîne de magasins discount faiblement protégée s’est fait pirater les coordonnées de 40 millions de cartes de paiement » rapporte le magazine. Une forme d’industrialisation de la fraude qui explique que dans 56% des cas, les victimes n’ont aucune idée du moyen utilisé pour leur subtiliser leur coordonnées.

L’échec de la répression

Face à cette forme de criminalité, 60 millions de consommateurs pointe l’échec de la répression. « En 2012, seules 122 personnes ont été interpellées pour fraude à la carte bancaire (…) » explique le magazine. Un chiffre à mettre en perspective avec celui, estimé, du nombre de victimes : près de 1.150.000 en 2010 et 2011, selon l’Observatoire national de la délinquance (ONDRP) et l’Insee.

Sur ce nombre, tous ceux qui ont signalé la fraude (soit 77% des victimes) ont été intégralement remboursés par leur banque. Seuls 44% d’entre eux, par contre, ont pu déposer plainte, les forces de l’ordre n’étant pas toujours très coopératives en la matière. Cette situation de relative impunité - pas de plaintes donc pas de poursuites - devrait toutefois évoluer prochainement.

Lire à ce propos : Cartes bancaires : le dépôt de plainte en cas de fraude bientôt facilité

(1) Source : Rapport 2013 de l’Observatoire de la sécurité des cartes bancaires