Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a appelé lundi à la vigilance concernant la sécurité des cartes prépayées et souhaité la mise en place de dispositifs de sécurité et de surveillance adéquats associés à ces cartes.

Les cartes prépayées sont des cartes créditées d'un certain montant qui peuvent être utilisées dans le réseau classique des cartes bancaires, sans être rattachées à un compte. Selon l'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, elles ne représentent pour l'instant qu'une cinquantaine de millions d'euros de transactions annuelles, mais sont en développement.

La croissance de ce marché est principalement due, souligne l'Observatoire dans son rapport annuel présenté lundi, à l'émergence d'une offre non bancaire par le biais d'internet ou de commerçants « bénéficiant d'une expérience acquise dans la commercialisation de cartes non bancaires, téléphoniques ou de fidélisation ». Elles sont notamment proposées pour pouvoir effectuer des transferts d'argent vers l'étranger à destination de particuliers n'ayant pas de compte bancaire.

« Nouveaux risques »

« Ces cartes pouvant être acquises et utilisées de façon anonyme, elles sont vulnérables à la contrefaçon », a pointé le gouverneur de la Banque de France, et président de l'Observatoire, Christian Noyer lors d'une conférence de presse lundi. Elles doivent donc, selon lui, « prévoir des dispositifs de sécurité adéquats » (notamment la présence d'une puce électronique).

Quant à l'utilisation à des fins de transfert de fonds entre particuliers, elle « nécessite la mise en place de dispositifs de surveillance adaptés, qui devront éventuellement être précisés dans des dispositions légales à venir ». Ces types d'opérations sont en effet « porteurs de nouveaux risques, notamment en matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme ».

Christian Noyer a rappelé que la Banque de France était contre le développement de moyens de paiements alternatifs proposés « par des acteurs moins régulés », possibilité qui a finalement été imposée par Bruxelles au nom de la concurrence. « On veut éviter que ne se développent des circuits de fraude », a-t-il conclu.