L'association de consommateurs UFC-Que Choisir a dénoncé mardi lors d'une conférence de presse "l'opacité" des frais perçus par les banques au titre des cartes bancaires, ainsi que l'inadéquation des produits proposés aux besoins réels des clients.

« Le système français souffre d'un archaïsme sans doute savamment entretenu », a estimé le président de l'association, Alain Bazot.

L'UFC-Que Choisir réclame notamment le passage d'un système dit « semi offline » à un système « online, » c'est-à-dire que lors d'un paiement par carte, le terminal s'assure systématiquement que la somme est disponible sur le compte, et non plus occasionnellement, un fonctionnement hérité des années 1970 où les télécommunications étaient plus coûteuses. Cette vérification systématique, pratiquée chez nos voisins, permettrait selon l'association d'éviter des incidents à répétition avec les banques.

1,8 milliard d'euros de commissions d'intervention

D'autant que ces incidents sont sanctionnés, en cas de découvert non autorisé ou de dépassement d'un découvert autorisé. Outre les agios, des commissions d'intervention rapportent 1,8 milliard d'euros par an aux banques pour un coût de traitement de 172 millions d'euros, selon les estimations de l'UFC, qui prône leur suppression.

Chaque commission d'intervention est facturée en moyenne 8,50 euros au client, selon l'association. Cette mécanique peut coûter plusieurs centaines d'euros par mois et fragiliser encore des populations en difficulté. Car plusieurs commissions d'interventions, automatisées, peuvent s'accumuler avant que le client ne soit alerté par sa banque, alors qu'il paye des frais de tenue de compte. « Où est alors de devoir de conseil et de surveillance des comptes ? », a demandé M. Bazot.

Par ailleurs, « les banques distribuent des cartes surdimensionnées aux besoins réels des clients », qui n'utilisent en moyenne que 15,8% des capacités de leur carte, déplore l'association. Beaucoup de porteurs de carte internationale pourraient ainsi se contenter d'une carte nationale. L'UFC préconise donc la mise en place d'une « carte modulable », qui tienne compte du type de carte, du type de débit (immédiat ou différé) et des plafonds d'achat selon chaque situation. L'association réclame aussi une meilleure information du client pour qu'il puisse agir en amont des incidents.