Bercy a tranché : le prix de l’action de la Française des Jeux, dont la cotation devrait débuter le 21 novembre, sera compris entre 16,50 et 19,90 euros. Soit une moyenne de fourchette qui valorise la FDJ à 3,5 milliards d’euros. Est-ce un juste prix ?

Jour J pour la privatisation de la FDJ. C’est en effet à partir d’aujourd’hui, et jusqu’au 19 novembre prochain à 20h, que l’Etat met en vente 52% du capital de l’ex Loterie nationale. Soit près de 100 millions d’actions, dont une part à destination des particuliers. Ces derniers devront investir au moins 200 euros, mais bénéficieront d’une décote de 2% sur le prix, et d’une action gratuite pour 10 actions achetées s’ils les conservent au moins 18 mois. La cotation devrait, elle, débuter, sauf accident, le 21 novembre.

A la veille du coup d’envoi officiel de cette privatisation, qui s’annonce comme une des plus grosses introductions de l’année à la Bourse de Paris, Bercy a dévoilé hier la fourchette de prix des actions : il en coûtera entre entre 16,50 et 19,90 euros pièce. Ce qui valorise la société, dans la moyenne de fourchette, à 3,5 milliards d’euros environ. Trop cher ? Parmi les ratios utilisés par les analystes boursiers pour apprécier la valorisation d’un société côtée, un des plus utilisés est le PER (pour Price Earning Ratio), c’est-à-dire le rapport entre la valeur de l'entreprise et les profits annuels attendus. Avec une FDJ valorisé à 3,5 milliards, cet indice ressort à environ 20. Soit au même niveau que Kering, un des géants mondiaux du luxe, propriétaire notamment de Gucci et Yves Saint-Laurent, mais bien au-dessus d’Engie (14,5), d’Orange (13,3) et encore plus de Total (11,3), pourtant action de rendement comme devrait l'être celle de la FDJ.

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Les avis des spécialistes sont toutefois nuancés. « L’Etat se montre un peu gourmand », estime par exemple Jocelyn Jovène, rédacteur en chef de Morningstar France, une société de recherche financière indépendante. Le prix est « dans les clous », annonce de son côté sur Twitter Nicolas Chéron, responsable de la recherche Marchés pour Binck.fr. A ce niveau de prix, les finances publiques peuvent en tout cas espérer engranger entre 1,2 et 1,7 milliard d’euros. Soit peu ou prou ce qui était annoncé depuis plusieurs semaines.