Reconduit dans ses fonctions, le PDG du groupe Aéroports de Paris (ADP) Augustin de Romanet a salué lundi la décision du Conseil constitutionnel sur la loi Pacte qui a validé le principe de privatisation du groupe, pointant un environnement ultra-concurrentiel.

« Quand je vous dis penser que la décision du Conseil constitutionnel est bonne, c'est (que) je pense à titre personnel qu'on ne peut pas dire que le groupe ADP est un service public national », a lancé Augustin de Romanet lors de l'assemblée générale du groupe. Les Sages ont validé le 16 mai le plan controversé de privatisation d'ADP, estimant que le gestionnaire des aéroports de Paris n'était pas en situation de monopole de fait ni n'était en l'état « un service public national ».

« Nous sommes en compétition avec les autres aéroports, avec d'autres moyens de transport » comme le train, « et avec les centres-villes pour le commerce de luxe » même si « nous gérons le service public aéroportuaire de l'Île-de-France pour le compte de l'Etat », a abondé le président directeur général d'Aéroport de Paris. C'est « naturellement le choix » du gouvernement de privatiser ADP « mais je ne (le) commenterai pas », a cependant souligné son PDG, estimant de même que la procédure référendaire en cours contre le projet « ne préjuge en rien de ce qui sera décidé ».

La région Ile-de-France au capital d'ADP ?

Le Conseil constitutionnel a en effet également donné son feu vert à une proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'ADP, décision qui devrait retarder son application de plus de neuf mois.

Egalement présente à l'assemblée générale d'ADP lundi, la présidente du conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse a pour sa part assuré que la porte n'était « pas fermée » à un investissement de sa collectivité dans ADP s'« il apparaissait que (c'était) indispensable au bon déroulement de la privatisation ». L'Etat, actionnaire du groupe à 50,63%, s'était prononcé début avril en faveur de la reconduction d'Augustin de Romanet dans ses fonctions de PDG. Logiquement, au terme de l'assemblée générale, le conseil d'administration d'ADP a proposé lundi au gouvernement d'entériner cette reconduction.

Augustin de Romanet a par ailleurs justifié lundi le programme d'investissements d'ADP, notamment le méga-projet de Terminal 4 de Roissy-Charles-de-Gaulle jugé nécessaire face à l'essor du trafic. « Nous avons le souhait de ne pas faire des cathédrales pour le plaisir de faire des cathédrales », s'est-il agacé, en réponse à de récentes piques du président de son concurrent Vinci Airports, qui avait assuré que sa stratégie, à l'inverse d'ADP, n'était « pas de faire des milliards d'euros de cathédrales de béton ».