L’investissement en bourse ne concerne-t-il plus qu’une frange restreinte de la population ? La dernière lettre de l’Autorité des marchés financiers pointe l’âge et le portefeuille moyens des actionnaires individuels, qui ont tous deux augmenté depuis 2008.

En France, le détenteur d’actions en direct a plus de 55 ans en 2015, contre 53 ans en 2008 selon l’étude de TNS Sofres reprise par l’AMF (1). En élargissant aux investisseurs en placements risqués (valeurs mobilières ou unités de compte de l’assurance-vie), le profil type est un homme de 45 à 75 ans, gagnant plus de 3.000 euros par mois, avec un portefeuille de plus de 50.000 euros (2), cadre supérieur, retraité au patrimoine élevé ou exerçant une profession libérale.

Et ce constat, d’une pratique concernant une population spécifique, se renforce selon l’AMF : « Les moins de 35 ans sont de moins en moins nombreux depuis 2008 [le taux de détention est tombé de 15,3 à 9,8%, NDLR] et à l’inverse les plus de 64 ans sont de plus en plus nombreux (de 13,2 à 17,6%) », ajoute l’autorité dans sa lettre de l’Observatoire de l’épargne. Même constat pour l’ensemble des valeurs mobilières (actions, obligations, OPCVM), avec un taux de détention qui baisse « essentiellement chez les plus jeunes », mais aussi chez « ceux dont les patrimoines financiers sont les plus faibles ».

Les arbitrages changent selon la taille du portefeuille

Sans surprise, les arbitrages des épargnants dépendent fortement de leur niveau de patrimoine. Ainsi les sondés disposant de moins de 15.000 euros de patrimoine financier, soit 46% de la population française selon cette étude, placent la majorité de leurs avoirs sur des livrets d’épargne et autres produits sans risque. Avec des actifs dans une fourchette de 15.000 à 150.000 euros (32% de la population), les arbitrages se font en faveur de produits sans risque, du type assurance-vie en euros, même s’ils « diversifient davantage » que la première catégorie de sondés.

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A en croire cette étude, un Français sur cinq dispose donc d’un portefeuille d’actifs financiers de plus de 150.000 euros. Cette population aisée apparaît clairement moins frileuse : « Plus de la moitié des avoirs sont placés en assurance-vie en unités de compte et en valeurs mobilières. » Logiquement, c’est donc dans cette catégorie de sondés, avec un portefeuille de plus de 150.000 euros, que la proportion de détenteurs d’actions en direct est la plus élevée. Et elle a même grimpé ces dernières années : de 25,7% en 2008 à 30,5% en 2015.

(1) Enquête basée sur le panel SoFia de TNS Sofres : ce panel, lancé en 2008, est constitué de 12.000 Français de 15 ans et plus. Ils sont interrogés trois fois par an sur leur équipement en produits financiers.

(2) Les « investisseurs », c’est-à-dire les sondés détenant des unités de compte via l’assurance-vie ou des valeurs mobilières, ont des revenus mensuels de plus de 3.000 euros à 51,5% et 56,5% ont un capital de plus de 50.000 euros.