L'association de défense de la place financière parisienne Paris Europlace se montre virulente à l'encontre du projet de réforme bancaire que doit présenter mercredi Bruxelles, le jugeant néfaste pour la compétitivité du secteur.

Le président de Paris Europlace, également patron de GDF Suez, Gérard Mestrallet s'est adressé au commissaire européen chargé des services financiers, Michel Barnier, dans un courrier daté de mardi et que l'AFP s'est procuré.

Ce projet pose de nombreux problèmes « qui menacent la possibilité de maintenir un système bancaire européen compétitif, au service du financement de l'économie », écrit Gérard  Mestrallet. Paris Europlace demande que ce projet « soit modifié » rapidement, afin de préserver la compétitivité des entreprises et des banques en Europe.

Plusieurs réformes à mettre en œuvre

L'association met d'abord en avant un problème de calendrier puisque ce projet de réforme bancaire intervient alors que les banques européennes doivent déjà s'adapter à la réglementation de Bâle III, à une réforme de l'encadrement des marchés financiers et à la mise en place d'un superviseur en zone euro placé sous l'égide de la Banque centrale européenne (BCE).

Ensuite, Paris Europlace estime que Bruxelles menace le modèle de banque universelle en Europe, qui rassemble au sein d'un même établissement banque de dépôt et banque d'investissement. L'association juge que les banques françaises sont particulièrement visées selon ce critère et en fait un enjeu de compétitivité notamment face aux banques américaines.

Par ailleurs, selon Paris Europlace, le projet européen ne distingue pas assez la spéculation du financement de l'économie. Les activités de tenue de marché, qui consistent à fournir des liquidités pour animer un marché, seraient ainsi le plus souvent cantonnées dans une entité séparée au prix d'une hausse des coûts, alors même qu'elles bénéficient à nombre d'entreprises, estime l'association. Enfin, Paris Europlace regrette que le projet ne tienne pas compte des réformes déjà mises en place dans plusieurs pays, notamment en France et en Allemagne.

Investissez dans la Bourse au meilleur prix ! 7 offres comparées

Des inquiétudes aussi au  Medef et à la FBF

L'association n'est pas la seule à élever la voix contre le projet en France puisque le Medef et la Fédération bancaire française (FBF) ont déjà fait part de leurs inquiétudes.

Le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, avait de son côté appelé lundi à ce que ce futur règlement respecte les législations déjà en vigueur.