Une étude Asterès-Meilleurtaux compare la rentabilité sur 10 ans de plusieurs investissements phares, toutes catégories confondues. En 2003, il fallait viser l’or ou l’immobilier pour obtenir des rendements supérieurs à 15% par an pendant 10 ans. Décryptage.

Comparer les rendements de la bourse, du Livret A ou de l’immobilier ? Délicat tant ces investissements ou placements répondent à des logiques différentes. Le cabinet d’analyse économique et de conseil Asterès s’y est risqué à la demande du courtier en crédit immobilier Meilleurtaux, tout en reconnaissant certaines limites au calcul, notamment la non prise en compte de la fiscalité ou du taux de change euro/dollar pour l’investissement or.

Pour cette étude, Asterès a choisi sept solutions de placement afin de les comparer : l’immobilier, la bourse (sur la base de l’évolution du CAC 40), les obligations publiques (OAT 10 ans), les Sicav monétaires (Euribor 3 mois), les contrats d’assurance-vie (en se basant sur le rendement des fonds euros), le Livret A et l’or. L’étude s’intéresse à la rentabilité de ces placements dans l’hypothèse d’un déblocage de l’argent investi au bout de 10 ans.

Les valeurs refuge ont mieux passé la crise

Pour des investissements réalisés début 2003, l’immobilier (1) a profité d’un taux de rendement annuel moyen sur 10 ans de 21%, soit le plus avantageux devant l’or (16%), conclut Asterès. Ces placements, souvent étiquetés valeurs refuges à long terme, affichent sur cette période des rendements bien supérieurs au CAC 40 (2), à 7,8%, aux obligations publiques et à l’assurance-vie (5% environ) ou au Livret A et aux Sicav monétaires (2,5% environ). Ces évolutions prennent en compte « les revenus et les dépenses transitoires », comme les intérêts d’emprunt dans l’immobilier, explique Asterès, mais ne sont pas corrigées par l’inflation, ce qui justifie certains pourcentages élevés.

Les fortes disparités s’expliquent par la période très particulière étudiée. L’historique de l’étude montre ainsi que les valeurs boursières ont longtemps été le placement le plus rentable. En se basant sur l’indice du CAC 40, Asterès relève qu’un investissement pouvait être multiplié par trois ou quatre en 10 ans, hors dividendes, en vendant des actifs à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Or, de 2008 à 2011, l’indice a affiché une évolution négative sur 10 ans. Une première depuis 1977. En 2012, retour à la normale : le CAC 40 affiche une valeur supérieure à celle relevée 10 ans plus tôt.

Des tendances qui risquent de s’inverser à l’avenir

Le cours de l’or a suivi une courbe inverse. Dans les années 1980, parier sur l’or était synonyme de pertes financières. Mais le cours a plus que triplé sa valeur entre 2005 et 2012. Puis il a perdu 16% entre juin 2012 et juin 2013. En conséquence, avoir investi dans l’or début 2003 permettait de réaliser une excellente opération 10 ans plus tard. La donne pourrait être différente en 2023…

Dans l’immobilier, la hausse des prix a permis d’importants rendements sur 10 ans ces vingt dernières années. La stagnation voire la baisse des prix depuis 2008 changent là encore la donne. Le taux de rendement moyen sur 10 ans établi par Asterès a d’ailleurs baissé de 28% en 1999 à 21% en 2012. Hervé Hatt, président de Meilleurtaux, qui a logiquement intérêt à promouvoir l’investissement immobilier, reconnaît que le rendement devrait désormais s’affaiblir, les placements en actions devant prochainement repasser en tête du classement imaginé par Asterès : « L’immobilier, qui a été pour certains un placement spéculatif durant les années 2000, devrait retrouver ses vocations premières », soit devenir propriétaire ou « obtenir des revenus réguliers via un investissement locatif ».

(1) Asterès se base, pour le montant de l’investissement, sur l’apport initial. Le remboursement du crédit immobilier, sur 10 ans, se soustrait par la suite aux gains que représentent le prix de revente et les loyers, perçus ou économisés. L’étude d’Asterès considère ainsi que les propriétaires de leur résidence principale font l’économie théorique d’un loyer.

(2) En supposant un taux de rendement (dividendes/valeur de portefeuille) constant de 4%.