Crédit Agricole Assurances a présenté jeudi sa déclinaison du plan stratégique du groupe bancaire à horizon 2022, qui mise notamment sur la conquête des entreprises et un élargissement de l'offre en assurances dommages et prévoyance.

« Aujourd'hui, nous disposons de capacités pour être un acteur puissant de l'assurance dommage entreprise » mais aussi de « l'assurance collective, la prévoyance et au travers d'Amundi (filiale de gestion d'actifs) », a estimé Frédéric Thomas, directeur général de Crédit Agricole Assurances, lors d'une conférence de presse. L'objectif étant de « rééquilibrer » les différents segments d'activités de la filiale, a précisé le dirigeant.

Un pôle à renforcer

En juin, Crédit Agricole SA avait présenté une nouvelle feuille de route dans la continuité de la précédente avec des objectifs prudents tels qu'une croissance de 2,5% par an de ses revenus et de 3% par an du bénéfice net pour dépasser la barre des 5 milliards d'euros d'ici à fin 2022.

La filiale assurances du groupe avait été clairement désignée comme l'un des pôles destinés à renforcer la présence de la banque mutualiste auprès des PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire). A fin 2018, elle avait enregistré 33,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et dégagé un bénéfice de 1,3 milliard d'euros, apportant ainsi un quart du résultat financier du groupe Crédit Agricole SA.

D'ici à 2022, la filiale entend augmenter ses encours de 13% en épargne retraite pour atteindre 322 milliards d'euros. Sur la partie prévoyance, assurance emprunteur et assurances collectives, elle vise une augmentation de 35% du chiffre d'affaires et de 31% des revenus en assurances dommages. Pour y parvenir, le groupe mise entre autres sur le lancement d'ici fin 2020 d'une offre d'assurance dommages des entreprises et sur le développement de solutions d'assurance globale (prévoyance, retraite, santé).

Débat sur le régime d'indemnisation des agriculteurs

Interrogé sur l'assurance des agriculteurs, clientèle historique du groupe bancaire, M. Thomas a affirmé qu'« il sera difficile pour un banquier de financer des projets agricoles importants sans une solution d'assurance ». Le régime d'indemnisation des dommages subis par les agriculteurs est actuellement en débat en raison de la multiplication des incidents climatiques et du faible taux d'assurance des agriculteurs. « Nous sommes convaincus qu'il faut réfléchir à des solutions collectives », a-t-il déclaré, évoquant des discussions entre la Fédération française de l'assurance (FFA) et le ministère de l'Agriculture.

Côté épargne, le dirigeant a salué le nouveau plan d'épargne retraite (PER) introduit par la loi Pacte qui permettra une diversification des placements via la gestion pilotée de l'épargne, confiée aux opérateurs professionnels. Dès le 1er octobre, trois nouveaux produits d'épargne retraite seront commercialisables. Ils se substitueront aux offres hétérogènes et complexes en vigueur jusqu'ici.