L'inflation en zone euro devrait faiblir jusqu'en 2021, selon une étude publiée vendredi par la Banque centrale européenne (BCE), qui l'avait intégrée la veille en brossant un sombre tableau des perspectives économiques.

Alors que ce sondage réalisé auprès de prévisionnistes professionnels montre que les anticipations d'inflation ont baissé, « cela a conduit le conseil des gouverneurs à (faire des) propositions » pour soutenir l'économie et les prix, avait souligné jeudi Mario Draghi, président de la BCE. Ces propositions comprennent une baisse du taux sur les dépôts, avec des paliers pour en atténuer les effets, de même qu'un nouveau programme de rachats d'obligations, qui devraient selon les attentes être dévoilées lors de la prochaine réunion de septembre.

Une inflation inférieure à 1,5% jusqu'en 2021

L'étude montre une baisse de 0,1 point de pourcentage des prévisions concernant la hausse des prix à la consommation jusqu'en 2021, selon le communiqué publié vendredi par la BCE. Les économistes sondés début juillet tablent désormais sur une inflation de 1,3% (1,4% auparavant) en 2019, 1,4% (1,5%) en 2020 et 1,5% (1,6%) en 2021.

Au moment de décider sa politique monétaire en septembre, la BCE disposera de propres projections actualisées après celles de juin, qui étaient légèrement plus optimistes que celles du présent panel d'experts. D'après l'étude publiée vendredi, les attentes moyennes d'inflation hors prix volatiles de l'énergie et des produits alimentaires, particulièrement importantes aux yeux des tenants de la politique monétaire, se sont elles établies entre 2019 et 2021 à 1,2%, 1,4% et 1,6%, ce qui représente aussi une baisse de 0,1 point pour chaque année.

La croissance en zone euro « sera plus lente que prévu » et il y a un risque que l'environnement extérieur « se révèle plus désinflationniste qu'aujourd'hui », explique l'étude. Le 25 juillet, Mario Draghi avait jugé « de pire en pire » les perspectives du secteur industriel en zone euro, plombé par le ralentissement mondial, les tensions commerciales et le risque d'un Brexit sans accord. La prévision d'inflation moyenne à plus long terme, soit à horizon 2024, est également abaissée de 0,1 point, à 1,7%. Elle s'éloigne ainsi un peu de l'objectif de la banque centrale, qui vise un taux d'inflation proche mais inférieur à 2% sur le moyen terme.