La banque Natixis a indiqué lundi qu'elle était renvoyée en procès pour avoir diffusé en 2007, en pleine crise des « subprime », des informations sur ses activités de nature à tromper les actionnaires sur sa santé financière.

Natixis avait été mis en examen en février 2017 à propos de deux communiqués publiés les 16 juillet et 25 novembre 2007. Le renvoi en jugement ne concerne que celui de novembre, précise la banque dans un communiqué, l'autre faisant l'objet d'un non-lieu. Natixis est mise en cause pour avoir présenté à l'occasion de la publication de son chiffre d'affaires du troisième trimestre 2007 une estimation de son exposition aux risques « subprime » qui s'est par la suite révélée nettement sous-évaluée. « Natixis rappelle que l'émergence de cette crise constituait alors pour elle, comme pour toutes les banques de la place, une situation sans précédent dont il était impossible d'anticiper les conséquences en chaîne », se défend la filiale cotée du groupe BPCE dans le communiqué publié lundi. « Dans ce contexte, Natixis considère avoir fourni au public, en toute sincérité, les informations dont elle disposait sur ses expositions, au fur et à mesure de l'identification de leurs risques sous-jacents », ajoute la banque.

Plainte pour « diffusion d'informations trompeuses »

La justice avait été saisie en 2009 par des petits actionnaires emmenés entre autres par l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam). Cette organisation avait porté plainte pour « diffusion d'informations trompeuses » et « présentation de comptes inexacts ». Selon Natixis qui considère n'avoir « commis aucune infraction », le juge d'instruction a eu une analyse différente de celle de l'Autorité des marchés financiers qui avait décidé qu'il n'y avait pas lieu d'engager de poursuites.

La crise des « subprime » a fait basculer les Etats-Unis dans la pire récession depuis la Grande Dépression de 1929 et a eu des répercussions mondiales. Natixis, banque alors toute jeune avait été sévèrement touchée, accusant une perte nette de 2,8 milliards d'euros en 2008 et de 1,7 milliard d'euros en 2009 avant d'entamer un redressement.