Les syndicats CFDT, CFTC, CGT et FO ont bloqué ensemble l'application d'un accord permettant le recours au CDI d'opération dans la branche bancaire, ont-ils annoncé vendredi dans un communiqué commun.

Concernant « tous les métiers, sauf les métiers commerciaux dans les agences » bancaires, cet accord « ne pourra être mis en œuvre », ont souligné ces quatre syndicats, qui « réunissent 66,02% de représentativité au sein de la branche AFB » (Association française des banques).

Cet accord avait été signé le 8 avril par le syndicat CFE-CGC, qui détient à lui seul plus de 30% de représentativité au sein de la branche AFB, a précisé à l'AFP Luc Mathieu de la CFDT. Pour un accord de branche, le seuil de validation est fixé à 30% de représentativité et le seuil de blocage à 50%.

Le contrat d'opération ou de chantier « est conclu pour une durée indéterminée, mais prend fin lorsque le chantier ou la réalisation des tâches contractuelles définies dans le contrat sont réalisées », selon service-public.fr, le site officiel de l'administration. Les conditions dans lesquelles il est possible de recourir au CDI de chantier ou d'opération doivent être fixées dans une convention ou un accord collectif de branche.

Régression dénoncée

Les syndicats CFDT, CFTC, CGT et FO du secteur bancaire ont jugé que cet accord « représentait une vraie régression dans la sécurité collective de l'emploi ». En outre, « la précarisation de l'emploi » aurait été « aggravée par des dispositions qui assouplissaient les modalités d'usage du CDD », ont-ils ajouté. « La création d'un CDI d'opération permettait surtout de faire baisser les coûts pour les entreprises au détriment de la pérennité de l'emploi des salariés », ont-ils aussi estimé.

L'Association française des banques a « regretté » dans un communiqué la procédure d'opposition de ces organisations syndicales « à de nouvelles approches de la relation de travail, édictées dans un cadre protecteur et déjà mises en place, par accords majoritaires, dans des secteurs tels que la métallurgie ».

« Dans un contexte de profonde transformation de l'industrie bancaire », l'accord signé avec le SNB-CFE-CGC « s'inscrit dans une démarche forte de la profession de favoriser l'employabilité des salariés, la stabilité de l'emploi et la sécurisation des parcours professionnels », fait valoir l'AFB.