Le secteur financier « a un rôle central à jouer » face au changement climatique, expliquent 34 banques centrales et superviseurs de 5 continents rassemblés au sein du Network for Greening the Financial System (NGFS), qui publie mercredi son premier rapport.

Dans une tribune publiée dans Le Monde et The Guardian mercredi, les gouverneurs des banques de France et d'Angleterre François Villeroy de Galhau et Mark Carney, ainsi que le président de ce Réseau des banques centrales et superviseurs pour le verdissement du système financier, Frank Elderson, expliquent que l'objectif de neutralité carbone d'ici à 2050 « demande une réallocation massive des capitaux ». « Si certaines entreprises et certains secteurs ne parviennent pas à s'adapter à ce nouveau monde, ils ne pourront pas subsister », estiment-ils, listant quatre recommandations issues du rapport du NGFS.

Il est notamment proposé aux banques centrales d'« intégrer les facteurs liés au développement durable dans leur propre gestion de portefeuille », et plus généralement demandé aux autorités publiques de « collaborer afin de combler le manque de données et d'améliorer l'évaluation des risques liés au climat ». Ils plaident en outre pour un partage de connaissance en matière de gestion des risques financiers liés au changement climatique, et pour une intégration au quotidien du « suivi des risques financiers liés au climat dans la supervision prudentielle ».

Les 34 banques centrales et superviseurs, qui revendiquent représenter les pays responsables de « la moitié des émissions mondiales de gaz à effet de serre », se sont rassemblés en 2017 dans cette « coalition positive des bonnes volontés » qui compte dans son comité de pilotage (membres et observateurs compris) la Bundesbank, les Banque d'Angleterre et de France, ainsi que l'autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), la banque centrale du Maroc ou encore la Banque populaire de Chine.