Le Crédit Mutuel Arkéa, qui rassemble les fédérations Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central du groupe bancaire mutualiste, a annoncé jeudi avoir réalisé en 2018 un bénéfice net de 437 millions d'euros, en hausse de 2,1%, en grande partie grâce à la diversification.

Sur une base comparable, c'est à dire en neutralisant certains effets, de périmètre et de changement de norme comptable notamment, le bénéfice net a augmenté de 16,5% par rapport à 2017, a souligné le groupe. Les revenus (PNBA) d'Arkéa, qui regroupe aussi une trentaine de filiales spécialisées, sont également ressortis en hausse, de 2,7% à 2,15 milliards d'euros (+4,7% en comparable).

« 2018 aura été pour nous l'année de toutes les confirmations et de tous les records », a dit Jean-Pierre Denis, président du groupe lors d'une conférence de presse, se félicitant des résultats obtenus malgré un « environnement peu porteur » pour le secteur bancaire, en raison notamment de taux d'intérêt historiquement bas. « Ca fait six ans qu'on est en augmentation forte », a-t-il souligné, rappelant qu'en 2012 le bénéfice net était de 168 millions d'euros. « On doit cela à des choix qui ont été faits, qui ont consisté à diversifier le modèle d'affaires du groupe Arkéa », a-t-il expliqué, énumérant le BtoB (Business to Business), le capital investissement ou le marché de l'entreprise.

Le coût du risque, c'est à dire les provisions notamment passées pour faire face aux risques d'impayés sur les crédits consentis, s'est replié en 2018 à normes comparables de 21,9%. Le poids des créances douteuses et litigieuses est resté bas à 2,6% (2,9% en 2017) des encours de crédit, alors que le taux de provisionnement de ces créances est de 57%.

275.000 nouveaux clients

Le groupe a engrangé près de 275.000 nouveaux clients pour atteindre un portefeuille de 4,5 millions de clients (+6,5%), grâce notamment aux activités d'assurance, de banque en ligne et de banque de détail. Les encours d'épargne (épargne financière, épargne assurance, dépôts) sont ressortis en hausse de 3% à 111,2 millions d'euros.

L'année 2018 marque autrement la fin des activités de négoce pour compte propre développées au début des années 2000. Très controversées depuis la crise financière, ces activités consistent pour une banque à investir sur les marchés financiers pour son compte et non pour celui de ses clients. Très rémunératrices quand tout va bien, ces activités peuvent aussi s'avérer très risquées. Le groupe basé au Relecq-Kerhuon, près de Brest, s'est également félicité d'une hausse de 2,8% du nombre de ses collaborateurs pour atteindre les 10.500 salariés, soit une augmentation de 36% en dix ans.

Un dossier de séparation de 3 000 pages

Concernant le processus de séparation du groupe de son organe central, la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), Jean-Pierre Denis, s'est montré optimiste et déterminé. « Le projet d'indépendance est maintenant très engagé et se poursuit normalement », a-t-il noté. « Nous sommes en train de finaliser la documentation du dossier de séparation » en lien avec les autorités bancaires, a-t-il précisé, évoquant un mémorandum décrivant les modalités et conséquences de cette séparation de quelque 3.000 pages.

Après des années de conflit ouvert avec la CNCM, Arkéa a annoncé début 2018 son intention de voler de ses propres ailes.