La Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), l'organe central du groupe bancaire mutualiste, a décidé de « clore » les discussions avec Arkéa, l'entité qui rassemble les fédérations Bretagne, Sud-Ouest et Massif Central et qui tente depuis plusieurs mois de quitter le groupe.

Après plusieurs mois de négociations par avocats interposés, le conseil d'administration de la Confédération, qui se réunira prochainement, estime « qu'il convient de clore ce dossier », écrit le président de la CNCM, Nicolas Théry, dans un courrier aux superviseurs bancaires français et européens daté de mercredi, consulté par l'AFP et précédemment révélé par le journal Le Monde. Est notamment reproché aux dirigeants d'Arkéa de n'avoir répondu « valablement à aucune » des propositions adressées par la Confédération, laquelle affirme vouloir désormais « cesser de perdre un temps précieux sur un dossier qui ne repose aujourd'hui sur aucune demande sérieuse ».

Parmi ces propositions, la Confédération exige notamment d'Arkéa un « renoncement immédiat » aux marques, logo et slogan du Crédit Mutuel. Mais surtout, elle demande le versement d'une compensation de 1,7 milliard d'euros destinée à « recréer un réseau (de Crédit Mutuel) en Bretagne et en Aquitaine » et à « compenser l'ensemble des coûts de l'opération liés au conflit et à la désaffiliation ». La CNCM demande également à ce qu'Arkéa, qui a notamment engagé une procédure pénale pour conflit d'intérêt contre Nicolas Théry et plusieurs autres dirigeants de la Confédération, renonce à tous les contentieux « actuels et futurs ».

« Tentative d'extorsion »

Dans un courrier adressé vendredi aux superviseurs et également consulté par l'AFP, Arkéa se défend en accusant la Confédération de « falsification de la vérité » et de « présentation caricaturale, voire mensongère, » en vue de chercher « au prix de contre-vérités, à revenir sur le principe même de discussions destinées à permettre une sortie ordonnée ». Les dirigeants d'Arkéa affirment au contraire avoir formulé des « propositions constructives qui emportaient des concessions réciproques ». Ils jugent par ailleurs « impossible à honorer » la demande financière de la CNCM à hauteur de 1,7 milliard d'euros, accusant celle-ci de se livrer « à une manœuvre qui s'apparente à une tentative d'extorsion ».