Prévu pour l’automne 2018, le vote des caisses locales sur la nouvelle architecture d’Arkéa en cas de sortie du Crédit Mutuel n’a toujours pas eu lieu, constate l’agence de notation Moody’s dans une note à l’intention des investisseurs. Un report confirmé par Arkéa, qui le justifie par les échanges avec les régulateurs bancaires.

Quitter le groupe Crédit Mutuel est un parcours semé d’embuches pour Arkéa, qui regroupe les fédérations de Bretagne, du Sud-Oud et, pour l’heure, du Massif Central. Pour rappel, lors de la consultation qui s’est tenue au printemps dernier, les administrateurs des caisses locales se sont prononcés en faveur de la sortie du groupe mutualiste… même si le Crédit Mutuel Massif Central a largement boycotté le scrutin préférant in fine rejoindre l'Alliance fédérale du Crédit Mutuel.

Toutefois, cette consultation n’était qu’une première étape en vue de faire valider en interne la sortie du groupe mutualiste. L’étape suivante, à savoir un second vote portant cette fois-ci sur les modalités techniques du projet d’indépendance, devait intervenir cet automne. Toutefois, force est de constater qu’au 12 décembre, ce nouveau scrutin ne s’est toujours pas tenu, alors même que le groupe dissident a livré cet été la mouture de l’organisation escomptée. Entre autres, les caisses locales deviendraient des sociétés coopératives locales, conservant donc leur statut de sociétés coopérative mais perdant, au passage, la gestion des activités bancaires et financières.

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Les autorités de contrôle dictent le calendrier

Cet agenda décalé n’a pas échappé à Moody’s. Dans une note dédiée aux obstacles rencontrés par Arkéa et consultée par Les Echos, l’agence de notation américaine explique que la consultation est repoussée à courant 2019. Selon Moody’s, « le document final [ne sera pas soumis] aux conseils d'administration des banques locales avant encore quelques mois », rapporte le quotidien économique.

Contacté, Arkéa confirme et justifie ce report par les informations supplémentaires demandées par les autorités bancaires… Les derniers compléments ayant été transmis courant octobre, détaille la communication. « Nous sommes toujours en échange avec les régulateurs. Les votes des caisses ne pourront se tenir que lorsque nous serons sûrs que les régulateurs disposent de toutes les informations », ajoute la communication d’Arkéa.