Le Crédit Agricole de Paris-Ile de France a été condamné par la cour d'appel de Paris pour discrimination envers une salariée en raison de son sexe, de son statut de salariée à temps partiel et de sa situation familiale, a appris lundi l'AFP.

Selon un arrêt que l'AFP a pu consulter, cette femme, chargée d'accueil au sein du Crédit Agricole depuis 28 ans, était à temps partiel (à 80%) depuis 1997. Soutenue par la CGT, elle s'était tournée vers les prud'hommes de Paris, estimant son évolution professionnelle freinée du fait de « son sexe, (de) ses maternités et (de) sa qualité de salariée à temps partiel ». Après avoir été déboutée par les prud'hommes en 2016, elle avait fait appel.

Mercredi dernier, la cour d'appel de Paris a condamné la Caisse régionale de Crédit Agricole mutuel (CRCAM) de Paris et Ile-de-France à verser à cette salariée plus de 40.000 euros, dont 25.000 euros de dommages et intérêts pour préjudice financier du fait de la discrimination, et à lui accorder une revalorisation salariale d'environ 800 euros par mois, selon son avocate, Sophie Kerihuel.

La Cour a notamment relevé que l'employée de 48 ans avait le même niveau de rémunération conventionnelle qu'une salariée de 34 ans, que sa prime de bilan avait été systématiquement minorée et que sa qualité de salariée à temps partiel avait été un obstacle à son évolution professionnelle malgré les évaluations positives de ses supérieurs hiérarchiques.

« Etre une femme, qui plus est à temps partiel, reste pénalisant dans l'entreprise », a estimé dans un communiqué Me Kerihuel, du cabinet Boussard-Verrecchia, pour qui « cette décision met une nouvelle fois en lumière une situation très fréquemment observée dans les entreprises ».