Plusieurs centaines de salariés du Crédit Foncier ont manifesté mercredi devant le siège parisien de BPCE pour réclamer « un accompagnement social digne de ce nom », a annoncé à l'AFP l'intersyndicale à l'origine du rassemblement.

Ils sont venus « manifester (leur) colère par rapport aux mesures proposées par la direction et demander des négociations qui avancent dans le bon sens », selon l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, SU-Unsa. Cette mobilisation est un « gros succès », avec « des salariés venus des quatre coins de France et énormément d'agences fermées » en raison d'un appel à la grève, a ajouté un membre de l'intersyndicale.

Après 166 ans d'existence, le Crédit Foncier (environ 2 000 salariés) doit être prochainement absorbé par sa maison mère, le groupe mutualiste BPCE, faute d'une rentabilité suffisante. BPCE s'est engagé en juin à proposer des offres de reclassement dans l'une des entités du groupe (Banques populaires, Caisses d'Épargne, Natixis, etc) sur des postes « de même nature, à classification équivalente et dans le même bassin d'emploi ».

Les syndicats déplorent un manque de visibilité

Mais « pour l'instant les discussions ne sont pas très avancées », a regretté une porte-parole de l'intersyndicale sous couvert d'anonymat. Concernant la mobilité interne, il n'y a « aucune visibilité sur les postes proposés et aucune sécurisation des parcours », a-t-elle dénoncé, demandant notamment pour les salariés de Crédit foncier une « période d'adaptation » et des garanties si le reclassement ne convient pas.

Contactée par l'AFP, la direction de BPCE a souligné que « l'engagement à apporter une solution au sein du groupe pour chaque collaborateur a été réaffirmé collectivement ces derniers jours par l'ensemble des dirigeants de toutes les entreprises du groupe auprès des collaborateurs du Crédit foncier qui les rejoindront ».

Des départs pourront se faire également, sur la base du volontariat, dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Toutefois « les sommes proposées ne sont pas du tout à la hauteur des capacités du groupe », estiment les organisateurs du rassemblement, qui devaient être reçus en fin d'après-midi par Laurent Mignon, patron de BPCE.