Banques et associations doivent redoubler d'efforts pour promouvoir les offres bancaires spécifiques en faveur des clients fragiles, a plaidé mardi l'Observatoire de l'inclusion bancaire, jugeant le développement de ces formules encore trop poussif.

L'offre spécifique, permettant à des personnes en situation de fragilité financière de bénéficier de services bancaires de base pour trois euros maximum par mois, « reste insuffisamment déployée », constate l'Observatoire dans son dernier rapport annuel. En 2017, le nombre de bénéficiaires a pourtant augmenté de 40% comparé à l'année précédente, pour atteindre 351.000 au total. Mais parallèlement le nombre de personnes en situation de fragilité financière a été réévalué en hausse à 3,6 millions, soit 1,2 million de plus qu'en 2016, du fait d'une détection plus fine des situations individuelles par les établissements bancaires.

1 personne éligible sur 10 utilise les services de base

D'où un chiffre de seulement 10% des personnes éligibles utilisant cette offre à fin 2017, identique au niveau recensé fin 2016. Dans ce contexte, l'Observatoire explique avoir « adopté fin 2017 des préconisation visant à ce que les banques mettent en place une organisation et des moyens renforcés » de diffusion et de promotion de l'offre spécifique, tout en mettant l'accent sur la formation « systématique » des collaborateurs.

« Il y a aussi un effort de promotion et d'information sur l'offre spécifique (à fournir) par les associations », a précisé lors d'une conférence de presse le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui préside l'Observatoire. Comme l'an passé, M. Villeroy de Galhau a estimé que l'offre spécifique créée « n'est pas suffisamment connue de ses bénéficiaires potentiels », tout en saluant « une forte mobilisation » des réseaux bancaires et des associations en faveur de ce dispositif.

Les procédures de droit au compte en repli de 12%

Au chapitre des bonnes nouvelles, l'Observatoire s'est félicité d'une nouvelle baisse des procédures de droit au compte : elles ont reculé de 12% sur un an à 50.100, à la faveur des « efforts fournis par les banques et au développement des offres alternatives », a souligné M. Villeroy de Galhau. Dans la lutte contre le surendettement, le nombre de dossiers présenté aux commissions compétentes a baissé de 7% en 2017, à 181.000, et affiche un repli de 22% depuis 2014. Et diverses mesures ont permis de faire gagner en moyenne trois mois dans le traitement des dossiers.

En parallèle, le micro-crédit accompagné par des associations et des banques a poursuivi son essor (+6% pour atteindre 1,2 milliard d'euros d'encours fin 2017). « Le micro-crédit accompagné est un excellent instrument d'inclusion bancaire, que la Banque de France entend soutenir plus activement encore en 2018, en allouant notamment 5 millions d'euros de fonds propres en garantie des micro-crédit », souligne l'Observatoire.