Le président du directoire du géant bancaire français BPCE François Pérol a démissionné de ses fonctions et sera remplacé par Laurent Mignon, directeur général de la banque Natixis, a annoncé jeudi cette dernière.

La prise de fonction de M. Mignon sera effective le 1er juin 2018, a précisé Natixis dans un communiqué, ajoutant qu'elle avait « d'ores et déjà engagé un processus de succession à Laurent Mignon, qui devrait aboutir dans les prochains jours, confortant les perspectives stratégiques et financières de Natixis à court et moyen termes ».

M. Pérol, 54 ans, va « rejoindre la banque Rothschild », a indiqué dans son édition en ligne de vendredi le journal Les Echos. « Il deviendra managing partner de la banque d'affaires dont la direction sera assurée par Alexandre de Rothschild, qui doit succéder à son père, David de Rothschild, dans les prochaines semaines », ajoute le journal. M. Pérol a déjà travaillé comme associé gérant chez Rothschild avant de prendre un virage vers la politique en 2007, à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy.

Laurent Mignon, DG de Natixis, lui succède

« Le Conseil de surveillance du Groupe BPCE, réuni le 26 avril 2018, a pris acte de la décision de François Pérol de démissionner de ses fonctions de Président du directoire et a nommé Laurent Mignon, Directeur Général de Natixis, pour lui succéder », a indiqué pour sa part Natixis.

Le départ de M. Pérol, dont le mandat courait jusqu'à 2020, met fin à une époque pour l'ensemble mutualiste, né des Banques populaires et des Caisses d'épargne, qui n'a pas connu d'autre dirigeant depuis sa fondation en 2009 dans la foulée de la crise financière. Elle intervient également à un tournant pour le groupe, qui vient d'engager un plan stratégique à l'horizon 2020 et qui a vu en début d'année l'une de ses principales dirigeantes, Marguerite Bérard-Andrieu, partir pour rejoindre BNP Paribas.

M. Pérol a par ailleurs été blanchi en appel l'an dernier de prise illégale d'intérêts : ces accusations étaient liées à son passage direct en 2009 de l'équipe de Nicolas Sarkozy, à l'époque président de la République, à la tête de BPCE. Conclusion de longues années de procédures judiciaires, cette relaxe avait dégagé son avenir à la tête du groupe.