Le Crédit Mutuel a affirmé mercredi sa « solidité » face aux vélléités de sécession d'Arkéa, une de ses principales composantes, à l'occasion de résultats annuels marqués par une hausse des revenus mais un recul du bénéfice net à cause d'une fiscalité défavorable.

Le groupe bancaire mutualiste a fait part d'un déclin de plus de 9% de son bénéfice net, à 2,98 milliards d'euros, mais une hausse de 5,5% de ses revenus - mesurés par le produit net bancaire - à 17,75 milliards. C'est le « résultat de toutes les fédérations et groupes régionaux », a résumé le Crédit Mutuel dans un communiqué, insistant sur « la solidité et la pertinence de son modèle mutualiste ».

Solidarité

Le groupe met en avant cette solidarité au moment même où sa deuxième composante, Arkéa, a engagé en début d'année une procédure pour sortir de l'ensemble mutualiste avec lequel elle est en conflit depuis plusieurs années. Arkéa, qui regroupe les fédérations de Bretagne, du sud-ouest et du Massif Central, accuse l'organe de tête du Crédit Mutuel d'être sous la coupe de la principale entité du groupe, CM11. Celle-ci regroupe 11 fédérations, notamment dans l'est, et exploite le CIC.

Dans son communiqué, Crédit Mutuel énumère plusieurs décisions de justice liées à ce conflit, dont la dernière en date : fin février, la Cour d'appel de Paris a interdit de fait à Arkea d'utiliser la marque « Crédit Mutuel » en cas de sortie effective. « Tant sur le plan réglementaire que judiciaire, le débat sur la qualité de la gouvernance du Crédit Mutuel est clos », élude Nicolas Théry, président de la Confédération nationale du Crédit Mutuel, cité dans le communiqué.

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La surtaxe gouvernementale pèse

Au niveau même des chiffres annoncés mercredi, les résultats sont sans grande surprise, puisque CM11 et Arkéa avaient déjà communiqué les leurs séparément. Le Crédit Mutuel, dont le bénéfice augmente nettement sans tenir compte des impôts, a souffert de la surtaxe décidée dans l'urgence par le gouvernement à l'automne pour compenser la moitié des 10 milliards d'euros de manque à gagner dus à la censure par le Conseil constitutionnel de la taxe sur les dividendes.

Cette mesure a provoqué l'ire du monde mutualiste : elle alourdit la facture fiscale alors que les groupes concernés bénéficient peu de l'annulation de la taxe sur les dividendes. De fait, elle a déjà pesé lourd dans les comptes annuels du Crédit Agricole et, dans une moindre mesure, de BPCE.