La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi les taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage pour la troisième fois de l'année, citant le rythme d'activité « solide » mais elle reste attentive à la faiblesse de l'inflation.

Dans un communiqué, le Comité monétaire (FOMC) a indiqué, comme s'y attendaient les marchés, que les taux étaient relevés pour s'établir dans la fourchette de 1,25% à 1,50%. C'est la troisième hausse du coût du crédit de l'année et la quatrième depuis l'élection de Donald Trump en novembre 2016. Pour 2018, les prévisions médianes des participants au FOMC (« dot plot ») projettent toujours trois relèvements des taux d'intérêts, reflétant, malgré l'accélération de la croissance, des doutes sur la trajectoire de l'inflation.

Sur douze mois, l'inflation - actuellement à 1,6% selon l'indice PCE - « a décliné et reste sous les 2% », qui est le niveau que la banque centrale trouve sain pour l'économie, signale la Fed qui assure qu'elle « surveille de près » son évolution. Sur le front de la croissance, la banque centrale note que les ouragans n'ont pas « matériellement altéré les perspectives de l'économie ». Elle a nettement relevé sa prévision d'expansion pour l'année prochaine à 2,5% contre 2,1% précédemment.

Certains membres du Comité semblent ainsi prendre désormais en compte la dynamisation de l'activité que pourrait apporter la réforme des impôts voulue par le président Trump et actuellement discutée au Congrès. Celle-ci propose d'importantes réductions aux entreprises et va coûter 1 500 milliards de dollars de recettes à l'Etat fédéral sur dix ans. Depuis deux trimestres, l'expansion de l'économie de la première économie mondiale a accéléré l'allure pour dépasser 3%.

Renouvellement du Comité monétaire

Le taux de chômage, qui est déjà descendu à 4,1% depuis deux mois, va tomber à 3,9% l'année prochaine, annonce aussi la Fed réduisant sa prévision antérieure. Le Comité monétaire juge les gains d'emplois « solides » et les dépenses des ménages « en croissance modérée ». Malgré la faiblesse de l'inflation, qu'elle voit toujours atteindre sa cible de 2% en 2019, la Fed estime que l'économie va justifier « des ajustements progressifs » de la politique monétaire. Cette décision de relever les taux n'a pas été prise à l'unanimité. Deux participants au Comité, Neel Kashkari de la Fed de Minneapolis et Charles Evans de celle de Chicago ont voté contre, préférant laisser les taux en l'état. C'est la troisième fois que Neel Kashkari s'oppose à un resserrement monétaire.

L'année prochaine, le Comité monétaire présentera un visage assez renouvelé, avec le départ en premier lieu de la présidente Janet Yellen en février. Celle-ci, qui devait tenir mercredi sa dernière conférence de presse, présidera encore à une réunion monétaire fin janvier, avant de laisser la place à Jerome Powell, un républicain modéré choisi par Donald Trump.