Les syndicats de la Société Générale étaient partagés mardi entre surprise, colère et résignation au lendemain de l'annonce de nouvelles suppressions de postes, mais tous s'accordaient à réclamer une meilleure « visibilité » sur la stratégie de la banque.

Interrogé par l'AFP, le premier syndicat ne conteste la « nécessité de s'adapter » aux mutations du secteur bancaire, portées par l'essor du numérique. « Le mouvement est inéluctable » mais ne doit pas se faire « à n'importe quel prix », dit une représentante du SNB/CFE-CGC. Son organisation a « des attentes fortes » sur les conditions de travail et la formation professionnelle à destination de ceux qui restent afin de « maintenir et garantir leur employabilité » et réclame « une communication régulière et claire » de la part de l'entreprise.

La Société Générale a annoncé lundi fermer 300 agences d'ici à 2020 et supprimer 900 postes, en plus des quelque 2.500 suppressions annoncées début 2016.

« Surprise » par « l'ampleur » des suppressions d'emploi, Monique Motsch, de la CFDT (2e syndicat) redoute que le reclassement ne soit « très compliqué » pour les personnes concernées, craignant un « phénomène d'entonnoir ». Pour les autres, « les conditions de travail vont être particulièrement dégradées, la charge de travail va augmenter et la pression va être de plus en plus forte », s'inquiète-t-elle.

« Régime sec » pour les salariés

Les syndicats réclament « une vraie visibilité sur la stratégie » de l'entreprise, en particulier sur « l'impact du numérique » et l'apparition de « nouveaux métiers », selon elle. La CGT (3e syndicat) veut ainsi pouvoir discuter des « choix stratégiques » et examiner « les conditions sociales » du plan, « au moment où des investissements massifs en informatique et en formation sont nécessaires ». « A la pression commerciale et réglementaire va s'ajouter le risque de subir des conditions dégradées de mobilité géographique et de surcharge de travail accentuée », affirme le syndicat qui oppose, dans un tract, la « croissance et rentabilité » pour les actionnaires au « régime sec et suppressions d'emplois massives pour les salariés ».

De son côté, la fédération FO des banques « condamne ces nouvelles destructions d'emplois (...) uniquement justifiées par des réductions de coûts » et qui vont « dégrader encore les conditions de travail ». Les salariés, victimes de « la course effrénée aux milliards d'euros de bénéfices », seront exposés « une fois de plus » au « chantage à l'emploi » et à des mutations géographiques et fonctionnelles « forcées ».