Le groupe Société Générale, accusé par le Front National de discrimination après la clôture de plusieurs comptes du parti, a défendu mercredi une décision de nature « exclusivement bancaire » et « donc sans aucune considération politique ».

« Les décisions du groupe Société Générale en matière d'ouverture et fermeture de compte sont de nature exclusivement bancaire dans le respect des exigences réglementaires, et donc sans aucune considération politique », a fait savoir la banque dans un bref communiqué.

Le Front national et sa présidente Marine Le Pen ont annoncé mercredi leur intention de porter plainte contre la banque, dénonçant une « fatwa bancaire » et accusant cette dernière de « discrimination ». En cause, un courrier daté du 27 juillet de la Société Générale, dans lequel l'établissement indique n'avoir « plus convenance à maintenir la relation de comptes » avec le FN, et dénonce six comptes du parti ainsi que les comptes d'une quinzaine de fédérations.

Crédit du Nord : refus de chéquiers

Faute d'avoir trouvé une autre banque, le FN a saisi la Banque de France, qui a enjoint le Crédit du Nord (banque du groupe Société Générale) d'ouvrir un compte. Mais, selon le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, la banque nordiste refuse au parti de disposer de chéquiers, les sorties ne pouvant se faire que par virement, et empêche que les dons puissent se faire par carte bancaire via le site internet du parti, ne permettant les entrées que par chèques et virements.

« Un mandataire financier du Front National a sollicité la Banque de France pour bénéficier du droit au compte en tant que particulier. Le Crédit du Nord a répondu aux exigences de la Banque de France et a mis en application les services requis dans le cadre de la réglementation du droit au compte », a assuré de son côté Société Générale dans le communiqué.

Si le FN refuse de communiquer le solde actuel, selon lui positif, de son compte - « il s'agit du secret de notre fonctionnement » -, il assure qu'il n'a pas connu « le moindre incident de compte », alors qu'il revendique « plusieurs dizaines de milliers d'adhérents » et « des ressources stables ». Le FN explique en outre qu'il a contracté un prêt de 9,3 millions d'euros, mais que celui-ci arrive à échéance en 2019.