Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a plaidé mercredi pour alléger les barrières réglementaires qui freinent les fusions bancaires transfrontalières en Europe, estimant que des mariages solides entre banques favoriseraient une meilleure diversification des activités.

« Il faut cesser de freiner les consolidations transfrontalières des banques dans la zone euro. Il faut prendre garde à ce que le déploiement des nouvelles réglementations ne donne pas lieu à l'introduction de nouvelles barrières », a déclaré le gouverneur lors d'une conférence de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR).

« Des consolidations transfrontalières saines et solides permettraient aux banques de mieux diversifier leurs risques dans l'ensemble de la zone euro et d'orienter plus efficacement l'épargne vers l'investissement productif », a-t-il ajouté. Pour ce faire, « une fusion transfrontalière ne doit pas poser plus de difficultés et de complications qu'une fusion domestique », a poursuivi le gouverneur, appelant à lever les obstacles existants à de tels rapprochements.

Des barrières à recenser

Il a notamment proposé que l'Autorité bancaire européenne, qui déménagera de Londres à Paris une fois réalisée la sortie du Royaume-Uni hors de l'Union européennee, réalise un recensement exhaustif de l'ensemble des barrières aux activités et aux fusions transfrontalières qui découlent de la réglementation et de la supervision bancaire.

« Nous accusons toujours un retard important par rapport au marché américain » où la part des cinq premières banques représente plus de 40% contre moins de 20% pour les cinq premières banques de la zone euro chez elles, a pointé François Villeroy de Galhau.

Le cas Commerzbank

Ces derniers mois, les rapprochements en Europe ont plutôt été menés au sein d'un même pays et ont concerné des banques en déconfiture, reprises par des établissements plus solides, comme en Espagne le rachat de Banco Popular par le géant Santander.

De nombreuses rumeurs ont récemment fait état de l'intérêt supposé de plusieurs banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole) ou de l'italienne Unicredit pour Commerzbank, la seconde banque allemande en partie étatisée. Mais depuis, BNP Paribas et Crédit Agricole se sont défendus de toute démarche en ce sens.