La banque française Société Générale a fait état vendredi d'une baisse plus marquée que prévu de son bénéfice net au troisième trimestre, victime notamment d'un net déclin de ses activités de marchés face à une très faible volatilité.

Entre juillet et septembre, le bénéfice net part du groupe s'est établi à 932 millions d'euros, soit un recul de 15,2% par rapport à la même époque de 2016, alors que les analystes tablaient sur 1,07 milliard d'euros, d'après un consensus compilé par le fournisseur de données Factset.

Reconnaissant « un environnement financier peu favorable », Frédéric Oudéa, directeur général de Société Générale, a assuré dans un communiqué publié vendredi que les résultats étaient « résilients », renvoyant au plan stratégique prévu par le groupe pour fin novembre. Equivalent du chiffre d'affaires, le produit net bancaire est également une déception avec une baisse de 0,9% à 5,96 milliards d'euros, alors que les analystes tablaient sur une reprise à 6,04 milliards.

Morosité de la banque de détail

Ces nets reculs s'expliquent notamment par une forte baisse des recettes du groupe dans ses activités de marchés, où il perd quelque 15% par rapport au troisième trimestre 2016. C'est la volatilité « historiquement faible » des marchés que met en avant Société Générale pour expliquer ces chutes, rappelant que la même période de 2016 était marquée par les suites immédiates du Brexit. Sur cette branche, le coût du risque s'est d'ailleurs montré presque inexistant au troisième trimestre.

Les résultats sont aussi moroses dans la banque de détail en France, restant déprimée par le très bas niveau des taux, qui complique la tâche de faire fructifier l'argent des déposants et incite les emprunteurs à renégocier à la baisse leurs taux de crédit. Le produit net y décline de quelque 5% sur an an.

Une provision de 300 millions d'euros pour les litiges

Parmi les éléments encourageants, l'ensemble du bénéfice d'exploitation du groupe, gage de sa rentabilité, s'établit à 1,96 milliard d'euros, soit mieux que les 1,91 milliard d'euros prévus par les analystes, malgré un petit recul sur un an. Mais, alors que le coût du risque diminue dans les trois grandes branches du groupe, il est alourdi au niveau général par une nouvelle provision d'environ 300 millions d'euros pour litiges.

Société Générale se dit en mesure d'en régler « d'ici quelques semaines ou quelques mois » deux aux Etats-Unis : manipulations du Libor et le volet pénal de son litige avec le fonds souverain libyen (LIA), instruit par la justice américaine.