La justice a prononcé lundi une relaxe générale en faveur de Landsbanki Luxembourg, filiale d'une banque islandaise, et de ses dirigeants, qui étaient accusés d'avoir escroqué des centaines d'épargnants français, dont le chanteur Enrico Macias.

« Il ne résulte pas du dossier que les emprunteurs ont été victimes de manœuvres frauduleuses » en hypothéquant leurs biens auprès de Landsbanki Luxembourg, selon le tribunal correctionnel de Paris.

Il était reproché à la banque et à neuf anciens dirigeants, cadres ou conseillers d'avoir, principalement en 2007, escroqué une centaine de personnes en France en leur faisant hypothéquer leurs maisons ou appartements contre un crédit versé en partie en liquide, en partie sous forme de placements financiers. Le président Olivier Géron a estimé que les parties civiles avaient « nécessairement conscience de l'existence d'un risque » en souscrivant ces prêts litigieux, qui leur ont permis d'obtenir des fonds « que d'autres banques leur refusaient ».

Etrillant de nombreuses lacunes dans l'enquête, le président a par ailleurs estimé qu'au moment de faire signer les prêts, les prévenus n'avaient pas « volontairement dissimulé au public des faiblesses économiques telles qu'elles compromettaient la survie même » de l'établissement.

Les liquidateurs de la banque autorisés à vendre les biens hypothéqués

Pour le magistrat, la faillite de Landsbanki Luxembourg et de sa maison-mère en 2008, sur fond de cataclysme financier international, relève des « aléas de la vie économique ». Le tribunal a donc ordonné la « restitution des créances ». En clair, il a autorisé les liquidateurs de la banque à vendre si besoin les biens hypothéqués, dont une luxueuse villa d'Enrico Macias à Saint-Tropez.

Le chanteur de 78 ans, auquel Landsbanki Luxembourg réclame 35 millions d'euros, a fait éclater toute l'affaire avec sa plainte. « J'ai passé dix ans la peur au ventre de perdre mon seul bien », avait clamé Enrico Macias en mai au procès. Lundi, il a quitté le tribunal sans un mot, visiblement abattu.