Le groupe Crédit Mutuel Arkéa a annoncé le retour à « un fonctionnement normal » au Crédit Mutuel Massif Central, en phase de sécession. La Confédération nationale du Crédit Mutuel a pour sa part encouragé la « mise en œuvre » de la « stratégie choisie par le CMMC ».

Fin juin, le Crédit Mutuel Massif Central (CMMC) a surpris en annonçant sa volonté de quitter le groupe Crédit Mutuel Arkéa, basé à Brest, au profit du groupe rival, le CM11-CIC, basé à Strasbourg. Ce nouvel épisode dans la guerre des Crédits Mutuels s’est envenimé la semaine passée, avec un climat délétère au siège de la fédération locale, à Clermont-Ferrand.

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Ce mercredi, Arkéa a diffusé un communiqué d’apaisement, où le groupe annonce avoir « pris la décision » de rétablir « un fonctionnement normal pour les activités du Crédit Mutuel du Massif Central » : « Le Crédit Mutuel Arkéa, seul responsable des activités bancaires du Crédit Mutuel du Massif Central avait déclenché, le 4 juillet, le Plan d’urgence de poursuite des activités (PUPA) pour protéger ses salariés, sécuriser et garantir les activités bancaires développées au service des clients du Crédit Mutuel du Massif Central. Les salariés du siège du Crédit Mutuel du Massif Central ont ainsi pu regagner leur poste de travail dès aujourd’hui. Les caisses du Crédit Mutuel du Massif Central avaient, quant à elles, recouvré l’intégralité de leurs pouvoirs dès le 6 juillet. »

La Confédération « condamne » le plan d’urgence d’Arkéa

Si la situation, sur place, pourrait s’apaiser, le conflit ouvert entre les groupes Arkéa et CM11, et par extension entre Arkéa et la Confédération nationale du Crédit Mutuel (CNCM), reste d'actualité. Dans son communiqué, Arkéa « déplore » que la CNCM « ne soit pas intervenue » plus tôt dans ce conflit, et dénonce « la gravité et la violence des faits perpétrés (…) par le groupe CM11-CIC ».

La CNCM a diffusé un communiqué une heure après celui d’Arkéa, pour faire suite à son conseil d’administration. Ce dernier « regrette » tout de même la « précipitation des dirigeants du CMMC dans la mise en œuvre des mesures visant à réorienter la politique du CMMC ». Mais la Confédération « condamne » la « décision du Crédit Mutuel Arkéa de mettre en œuvre un PUPA afin de corriger celles-ci, les conséquences d’un tel plan étant totalement disproportionnées par rapport à la réalité de la situation constatée », en jugeant qu’un « dialogue avec les dirigeants de la fédération du CMMC » aurait suffi.

La Confédération nationale du Crédit Mutuel annonce en outre adopter une « délibération autorisant la révocation du directeur général du CMMC », alors qu’Arkéa contestait cette décision prise fin juin par le CMMC. « La stratégie choisie par le CMMC d’un développement de ses caisses locales au sein d’un Crédit Mutuel uni doit désormais pouvoir être mise en œuvre », déclare dans ce communiqué Pascal Durand, directeur général de la Confédération.

Le ralliement du CMMC au CM11 n’est pas « acté »

Le groupe Crédit Mutuel Arkéa rappelle cependant dans son communiqué que « la convergence du Crédit Mutuel Massif Central vers le groupe CM11-CIC n’est en rien actée ». Arkéa liste trois conditions qui doivent être remplies auparavant : le vote des 30 caisses locales de la CMMC, qui doit intervenir en septembre, « une approbation à la majorité des deux tiers en assemblée générale extraordinaire du Crédit Mutuel Arkéa », et une « modification du périmètre de l’agrément bancaire » du même groupe.